Le groupe d'électronique français Thales a annoncé vendredi un plan d'économies de 1,3 milliard d'euros sur cinq ans, qui ne devrait pas se traduire par des suppressions d'emplois pour l'instant.
"Il n'est pas exclu qu'un jour, nous soyons amenés à ajuster nos effectifs dans telle ou telle activité, mais il n'y a pas de projet de ce type actuellement", a déclaré dans un entretien au Monde, Luc Vigneron, qui a succédé à Denis Ranque en mai dernier à la présidence de Thales.
"Pour réaliser ces ajustements, le groupe peut compter sur les mouvements de retraite à venir, et pourra aussi moduler ses recrutements, qui restent importants", a-t-il ajouté.
Le groupe, présent dans l'aéronautique civile et militaire, souffre de "la crise du trafic aérien, des contraintes budgétaires des Etats et de la faiblesse du dollar face à l'euro.
"Des difficultés importantes constatées sur plusieurs programmes des activités aéronautiques et de sécurité ont fortement affecté la rentabilité opérationnelle et mis en lumière l'exigence d'un renouvellement profond des modes de fonctionnement du groupe", estime Thales dans un communiqué.
Il entend "baisser significativement les frais de fonctionnement", rendre plus efficace les processus d'industrialisation, d'achat et améliorer l'efficacité des systèmes d'information.
Thales a également annoncé une "simplification de l'organisation et des structures managériales afin de gagner en réactivité, notamment à l'exportation". "Je vais procéder à des remaniements, en valorisant des jeunes qui ont une expérience opérationnelle", a indiqué M. Vigneron.
Dassault Aviation, qui possède désormais près de 26% du capital de Thales, avait annoncé cet été son souhait de rendre la société "plus rentable". Le PDG de Dassault, Charles Edelstenne, avait précisé qu'il attendait notamment "une simplification" ou encore "des réductions de coûts" chez Thales.
Dans son entretien au Monde, M. Vigneron a indiqué "avoir engagé des discussions exploratoires avec (son compatriote) Safran". "Car un rapprochement des activités d'optronique aurait du sens en créant le numéro deux mondial du secteur", a-t-il dit.
L'Etat, qui possède 30% de Safran et 27% de Thales, avait demandé aux deux groupes d'envisager un changement de leurs périmètres respectifs afin qu'ils cessent de développer certaines technologies en parallèle.
"Nous avons aussi la possibilité d'augmenter notre participation dans le groupe de construction navale DCNS de 25% à 35% d'ici 2012. Nous verrons le moment venu", a dit M. Vigneron au quotidien.