Wall Street a clôturé vendredi au-delà du seuil psychologique des 14.000 points pour la première fois depuis octobre 2007, portée notamment par une lecture optimiste d'un rapport mensuel sur l'emploi américain: le Dow Jones a avancé de 1,08% et le Nasdaq de 1,18%.
Selon les résultats définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average s'est apprécié de 149,21 points, clôturant à 14.009,79 points, après avoir touché 14.019,78 points en séance, et le Nasdaq, à dominante technologique, a avancé de 36,97 points à 3.179,101 points.
L'indice élargi Standard and Poor's 500 a progressé de 1,00% (+15,06 points) à 1.513,17 points.
L'indice vedette de Wall Street n'avait pas dépassé en clôture ce seuil des 14.000 points depuis le 12 octobre 2007, et cette avancée est considérée comme un signe de la confiance retrouvée des investisseurs américains après la crise de 2008.
"Rien ne sourit autant au succès que le succès", s'est enthousiasmé Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management. "C'est très excitant un gros chiffre (...): tous les journaux vont faire leur gros titres sur les 14.000 points du Dow ce week-end et les femmes vont reprocher à leurs maris d'avoir vendu leurs actions".
Comme l'ont montré les chiffres en demi-teinte du chômage en janvier et le fléchissement du PIB américain au dernier trimestre 2012, tout n'est pas rose dans la situation économique actuelle, "mais la grande peur des investisseurs est ne pas être à bord quand le train va quitter la gare", a-t-il souligné.
Pour Art Hogan, de Lazard Capital Market, la fougue actuelle du marché actions s'assoit sur des bases solides --l'amorce d'une embellie économique aux Etats-Unis, le dynamisme économique rassurant en Chine et la mise hors de danger, provisoirement au moins, de la zone euro-- ce qui justifie le regain de confiance des investisseurs.
Selon lui, le marché est ainsi "évalué de manière plus raisonnable que la dernière fois que nous avons été à ce stade, en 2007".
Wall Street a signé en janvier son meilleur début d'année depuis 1994 et la plus importante progression mensuelle du marché depuis octobre 2011, avec une hausse de 5,8%.
Si les courtiers ont été légèrement déçus vendredi par la hausse du taux de chômage à 7,9% et la progression plus molle que prévu de la création d'emploi, la révision à la hausse du nombre d'embauches au cours des deux derniers mois de l'année 2012 a rassuré, selon les analystes de Briefing.com.
L'économie américaine a créé 157.000 emplois de plus qu'elle n'en a détruit en janvier, moins que le consensus, mais le chiffre des embauches pour le mois de décembre a été revu en hausse de 26%, à 196.000, et de plus de 53% en novembre, à 247.000.
D'autre part, la publication d'indicateurs économiques faisant état d'une reprise hésitante était la preuve, pour Patrick O'Hare, de Briefing.com, "que le marché ne doit pas craindre l'idée d'une interruption prochaine de la politique monétaire ultra accommodante de la Fed", la Réserve fédérale américaine, à l'origine, pour beaucoup, de la très bonne tenue du marché actions.
Wall Street a été aussi rassurée vendredi par une salve d'indicateurs publiés dans la matinée dont l'accélération de l'activité des industries manufacturières en janvier aux Etats-Unis, la hausse des dépenses de construction en décembre et surtout par la progression du moral des ménages en janvier.
Sur le front des valeurs, après avoir fait part d'un bénéfice meilleur que prévu en 2012, le numéro un mondial du pétrole ExxonMobil a grappillé 0,08% à 90,04 dollars et son concurrent Chevron a avancé de 1,17% à 116,50 dollars. Dans la pharmacie, Zoetis, la division de santé animale du groupe Pfizer, dont l'entrée en Bourse représente le plus gros lancement boursier depuis Facebook en mai 2012, s'est envolé de 19,27% à 31,01 dollars.
Merck, qui a fait mieux qu'attendu l'an dernier, a pourtant reculé de 3,28% à 41,83 dollars.
Peu sensible à l'humeur riante du marché, le géant technologique Apple a fini dans le rouge, cédant 0,41% à 433,62 dollars.
Le marché obligataire a terminé en baisse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a progressé à 2,010% contre 1,985% jeudi soir et celui à 30 ans avançait à 3,208% contre 3,170%.