La Bourse de New York évoluait en forte baisse jeudi à la mi-séance, prise de court par l'ampleur de la dégradation du marché de l'emploi américain: le Dow Jones perdait 2,10% et le Nasdaq 2,43%.
Vers 16H00 GMT, le Dow Jones Industrial Average cédait 178,96 points, à 8.325,10 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 44,84 points, à 1.800,88 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 abandonnait lui 2,32% (21,39 points), à 901,94 points.
Mercredi, première séance du troisième trimestre, Wall Street avait fini en hausse, ne retenant que les bonnes nouvelles au milieu d'un flot d'indicateurs. Le Dow Jones avait gagné 0,68%, le Nasdaq 0,58% et le S&P 500 0,44%.
"Tout tourne autour des chiffres de l'emploi, très décevants", a expliqué Peter Cardillo, d'Avalon Partners. "Il semble que ce ne sont pas les consommateurs qui vont nous sortir de la récession".
Après deux mois de baisse, le nombre d'emplois détruits aux Etats-Unis est remonté à 467.000 emplois en juin. Les économistes ne tablaient que sur 365.000 emplois perdus.
Maigre consolation, la montée du taux de chômage est un peu inférieure aux attentes du marché (9,5% au lieu de 9,6%).
Mais ce chiffre ne suffisait pas "à apaiser les inquiétudes de Wall Street sur le fait que le chemin vers la reprise pourrait être cahoteux et plus long que le rebond du marché au deuxième trimestre ne le suggère", ont expliqué les analystes de Charles Schwab.
Le Dow Jones a bondi de 11% sur les trois derniers mois, sa meilleure performance trimestrielle en six ans.
"On est en baisse, mais le volume d'échanges est très, très faible", a noté Peter Cardillo, pour qui le recul "aurait pu être pire".
Wall Street sera fermée vendredi, à la veille de la fête nationale américaine, et de nombreux investisseurs sont déjà partis en vacances.
Autre indicateur publié en matinée, les commandes industrielles aux Etats-Unis ont elles progressé plus que prévu en mai, de 1,2% par rapport à avril, réalisant leur plus forte hausse depuis juin 2008.
Aucune valeur du Dow Jones n'évoluait en hausse.
Le secteur énergétique était plombé par le recul marqué des cours du pétrole (-2,5 dollars à New York): le pétrolier ExxonMobil perdait 2,42% et Chevron 1,88%.
La baisse des prix des matières premières pesait également sur le producteur d'aluminium Alcoa (-3,57% à 9,98 dollars).
Le producteur d'électricité Exelon cédait 3,16% à 49,93 dollars. Il augmente de 12,4% son offre hostile sur son concurrent NRG Energy (-4,11% à 24,98 dollars).
Johnson & Johnson reculait de 1,70% à 56,10 dollars. Le groupe pharmaceutique va prendre 18,4% de l'entreprise irlandaise de biotechnologies Elan (+13,71% à 7,96 dollars sur le New York Stock Exchange), moyennant 1 milliard de dollars, dans le cadre d'un rapprochement de leurs activités dans la recherche contre la maladie d'Alzheimer.
Le titre Boeing baissait de 3,60% à 40,71 dollars. Le constructeur aéronautique a livré 125 avions commerciaux au deuxième trimestre, contre 126 lors de la même période de l'an dernier.
Le premier groupe de presse américain, Gannett, propriétaire du quotidien USA Today, chutait lui de 5,19% à 3,47 dollars. Il a annoncé mercredi 1.400 suppressions d'emplois au sein de ses journaux locaux.
Visa montait à l'inverse de 0,89% à 61,34 dollars. Le groupe de services financiers a récupéré un demi-milliard de dollars après impôts à l'occasion de l'introduction en Bourse de sa filiale brésilienne VisaNet do Brasil.
L'équipementier Lear, deuxième fabricant mondial de sièges automobiles a été retiré de la cote du New York Stock Exchange après avoir déposé son bilan.
Le marché obligataire, refuge de l'investisseur inquiet, montait. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans reculait à 3,487% contre 3,544% mercredi soir, et celui du bon à 30 ans à 4,320% contre 4,347% la veille.