La Bourse de New York, revenue à ses niveaux du début de l'année, va se pencher la semaine prochaine sur la santé du consommateur, pilier de la croissance américaine, tout en s'interrogeant sur les conséquences de l'envolée des cours du pétrole.
"Le consommateur va occuper le devant de la scène", estime Gina Martin, de Wachovia Capital Markets. "Sans lui, il est difficile d'anticiper de meilleures perspectives pour l'économie américaine".
L'agenda macroéconomique sera dominé par les chiffres de ventes de détails de mai jeudi, puis vendredi par l'indice de confiance du consommateur de l'université du Michigan.
Le marché sera également attentif au diagnostic économique que donnera la banque centrale américaine dans son Livre Beige, rapport de conjoncture qu'elle publie avant chaque réunion de son comité de politique monétaire.
Les investisseurs espèrent recevoir la confirmation de la tendance suggérée par les statistiques publiées ces dernières semaines, qui semblent indiquer que le pire de la crise est désormais passé.
Sur la semaine écoulée, l'indice phare de Wall Street, le Dow Jones, est monté de 3,1% à 8.763,13 points, finissant à son plus haut niveau en clôture depuis le 8 janvier.
Le Nasdaq, à dominante technologique, a lui fini à un niveau plus vu depuis début octobre, à 1.849,42 points, après une hausse de 4,2%. L'indice élargi Standard & Poor's 500 a lui progressé de 2,3% à 940,09 points, après être monté dans la semaine au plus haut depuis début novembre.
"Le marché continue de bénéficier d'une confiance grandissante que la récession va bientôt toucher à sa fin et que le produit intérieur brut redeviendra positif d'ici à la fin de l'année", observe Al Goldman, de Wells Fargo Advisors.
Indicateur très suivi, le nombre de destructions d'emplois de la première économie mondiale en mai est ressorti vendredi à 345.000, soit bien moins qu'en avril et largement au dessous des attentes des analystes.
Lundi et mardi déjà, une salve de statistiques meilleures qu'anticipé, portant sur l'immobilier, l'activité industrielle et les ventes d'automobiles, avaient été accueillies par des hausses de 2,60% et 0,22% du Dow Jones.
Les investisseurs ont semblé en outre soulagés de voir un épilogue à la descente aux enfers du numéro un américain de l'automobile, General Motors, qui a déposé le bilan lundi. Il a aussitôt été évincé de la Bourse de New York, où ses titres s'échangeaient depuis 1916.
Mais pour Gina Martin, "la nouvelle la plus importante de la semaine, c'est que les cours du pétrole ont atteint 70 dollars". "Les investisseurs tentent de déterminer si c'est positif ou négatif pour les actions, et la question demeure sans réponse", estime-t-elle.
Si l'envolée des prix de l'or noir, au plus haut depuis novembre, et plus généralement des matières premières, a profité au secteur de l'énergie, certains commencent à s'interroger sur son impact sur la reprise économique.
Le marché obligataire a continué de plonger. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans, qui évolue en sens inverse des prix, est remonté à 3,862%, contre 3,465% vendredi dernier et celui à 30 ans a reculé à 4,656%, contre 4,338% une semaine plus tôt.