Wall Street a terminé en baisse mercredi, affectée par les inquiétudes des investisseurs sur la situation dans la zone euro: le Dow Jones a perdu 0,33% et le Nasdaq 0,77%.
Selon des chiffres définitifs, le Dow Jones Industrial Average a lâché 44,04 points à 13.413,51 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 24,03 points à 3.093,70 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a abandonné 0,57% (-8,27 points) à 1.433,32 points.
La place new-yorkaise recule car l'attention des investisseurs "se tourne vers la crise de la dette européenne, et notamment vers l'incertitude concernant la demande d'un programme d'aide par l'Espagne", ont noté les analystes de Wells Fargo.
Madrid, qui doit dévoiler jeudi son projet de budget 2013, ne se décide toujours pas à solliciter l'aide des fonds de secours européens, une étape pourtant indispensable pour déclencher l'action de la banque centrale européenne (BCE).
Or le pays, qui reste ancré dans la récession, est de nouveau sous la pression des marchés. Ses taux d'emprunt à échéance 10 ans sont repassés au-dessus des 6% sur le marché obligataire secondaire, où s'échangent les titres de dette déjà émis.
"Les manifestations en Espagne et en Grèce contre les mesures d'austérité pèsent aussi sur l'état d'esprit" des courtiers, ont noté les experts de Wells Fargo.
Se répand également parmi les courtiers "l'idée que le soutien des banques centrales ne représente peut-être pas le sauvetage que beaucoup espéraient", a noté Patrick O'Hare, de Briefing.com.
Ces inquiétudes ont été particulièrement ravivées mardi par les propos d'un dirigeant influent de la Réserve fédérale américaine (Fed), Charles Plosser, qui a remis en cause l'efficacité de la dernière salve de mesures exceptionnelles présentées par l'institution.
Des propos du secrétaire au Trésor américain, Timothy Geithner, qui a indiqué mardi qu'il fallait "faire en sorte que les économies croissent plus vite", ont aussi troublé les investisseurs, selon Lee Munson, de Portfolio.
Ce malaise face à la situation économique a été renforcé par une légère baisse des ventes de maisons individuelles neuves en août aux Etats-Unis, qui a "déçu" les observateurs, ainsi que par la "chute du baril de brut sous la barre des 90 dollars", a ajouté l'analyste.
Dans ce marché en recul, quelques valeurs technologiques ont terminé en hausse: Facebook s'est repris (+1,68% à 20,62 dollars) après avoir lourdement chuté les deux précédentes séances, HP a avancé de 2,39% à 17,11 dollars et Google a gagné 0,57% à 753,46 dollars, atteignant un nouveau record.
Le loueur de vidéos sur Internet Netflix a augmenté de 2,47% à 55,13 dollars. Dans une interview au Wall Street Journal, son PDG a indiqué vouloir continuer à étendre son offre de contenus et son expansion à l'étranger.
Le groupe canadien Research in Motion (RIM), le fabricant du téléphone BlackBerry qui a annoncé mardi avoir dépassé le cap de 80 millions d'usagers dans le monde, s'est envolé de 6,06% à 7,00 dollars.
Le libraire américain Barnes & Noble, qui a dévoilé deux nouvelles versions de sa tablette Nook, a bondi de 5,95% à 12,99 dollars.
Le titre d'IBM a en revanche perdu 0,48% à 204,00 dollars. Le groupe a annoncé mardi que sa directrice générale Virginia Rometty allait devenir PDG à partir du 1er octobre.
Le portail internet Yahoo!, qui a nommé un nouveau directeur financier, a lâché 0,41% à 15,61 dollars.
Apple a fini en recul pour la troisième séance consécutive (-1,24% à 665,18 dollars).
Les valeurs bancaires suivaient la même tendance: Bank of America a perdu 1,23% à 8,82 dollars, JPMorgan Chase 0,76% à 40,24 dollars, Citigroup 1,07% à 32,51 dollars, Morgan Stanley 1,02% à 16,43 dollars et Goldman Sachs 0,37% à 113,08 dollars.
Le groupe agroalimentaire Dean Food a pris 5,46%, à 16,23 dollars, après avoir indiqué qu'il étudiait la possibilité de vendre sa division de produits laitiers.
Le marché obligataire a progressé. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 1,618% contre 1,682% mardi et celui à 30 ans à 2,792% contre 2,862%.