L'économie de la zone euro s'est contractée de 2,5% au premier trimestre 2009, une baisse sans précédent, a confirmé mercredi l'office européen des statistiques Eurostat, avec notamment un fort recul des exportations et des investissements.
Cette contraction du Produit intérieur brut (PIB) par rapport au trimestre précédent, inédite depuis la création de la zone euro en 1999, avait été annoncée lors d'une première estimation publiée par Eurostat le 15 mai.
Cette baisse est supérieure à celle des Etats-Unis, qui ont enregistré au premier trimestre une baisse de 1,5% de leur PIB.
Les pays utilisant la monnaie unique ont enregistré leur quatrième trimestre consécutif de repli de l'activité.
Mais Eurostat a révisé en baisse ses estimations pour les trois derniers trimestres de 2008. L'office statistique estime désormais le recul du PIB à 0,3% aux deuxième et troisième trimestres 2008, contre 0,2% prévu avant, et à -1,8% au quatrième trimestre, contre -1,6% estimé précédemment.
Sur un an, Eurostat a aussi révisé en baisse ses estimations. L'office statistique estime désormais que le recul du PIB au premier trimestre a été de 4,8% comparé au premier trimestre 2008, contre -4,6% estimés auparavant.
Dans l'ensemble de l'Union européenne, Eurostat estime la baisse du PIB au premier trimestre 2009 à 2,4% par rapport au trimestre précédent, soit moins importante que prévu jusque là (-2,5%).
L'office statistique juge en revanche que la contraction des troisième et quatrième trimestre 2008 a été plus forte qu'estimé auparavant dans l'UE, à -0,4% pour le troisième trimestre (-0,3% avant) et -1,7% au quatrième (-1,5% avant).
La contraction de l'activité européenne au premier trimestre 2009 traduit aussi bien un net recul des investissements (en baisse de 4,2% sur un trimestre en zone euro et de 4,4% dans l'UE), qu'une chute brutale des exportations (-8,1% dans la zone euro et -7,8% dans l'UE) et une détérioration de la consommation des ménages (-0,5% dans la zone euro et -1,0% dans l'UE).
"Sans surprise, les chiffres ont révélé que les exportations nettes, l'investissement et les stocks sont les principaux facteurs expliquant la baisse de 2,5% au premier trimestre", a noté Daniele Antonucci, chez Capital Economics.
"Une amélioration sur ces fronts semble s'installer, mais nous ne pensons pas que cela va tirer solidement la zone euro hors de la récession, alors que la demande reste faible", ajoute l'économiste.
Howard Archer, chez IHS Global Insight, se veut plus optimiste.
"La bonne nouvelle est que les chiffres du PIB au premier trimestre sont de vieilles informations, et que les derniers chiffres et enquêtes disponibles (...) indiquent systématiquement que le taux de contraction de l'activité ralentit maintenant de manière substantielle", relève-t-il.
Cependant, "les perspectives pour la zone euro restent encore loin d'être brillantes et nous soupçonnons qu'une reprise durable est peu susceptible de se développer avant 2010", relativise-t-il.
"La hausse brusque du chômage menace particulièrement les espoirs de reprise", ajoute l'économiste.