Les Bourses européennes qui avaient ouvert nettement dans le rouge ont rebondi lundi en milieu de journée, pour s'établir autour de l'équilibre sur des rumeurs de départ du chef du gouvernement italien Sylvio Berlusconi, Milan passant même clairement dans le vert.
Après avoir ouvert en recul, Milan rebondissait de 2,28% vers 12H00 GMT, tandis que Paris s'aventurait plus timidement dans le vert (+0,18%).
A la même heure, la Bourse de Francfort avait également réduit ses pertes et progressait de 0,11%, tandis que Londres s'affichait en recul de 0,56% et que Madrid restait clairement dans le rouge (-1,15%).
Après une matinée marquée par les inquiétudes persistantes sur la situation politique en Grèce en dépit d'un accord conclu pour un gouvernement d'unité nationale, les Bourses européennes ont réduit leurs pertes, croyant aux rumeurs de départ du Cavaliere, même si l'un de ses lieutenants a averti qu'elles étaient "dénuées de tout fondement".
La Bourse de Milan a brusquement inversé la tendance à la mi-journée, suivi dans une moindre mesure par d'autres places européennes.
"Le marché italien s'est arraché sur des interrogations sur le départ de Silvio Berlusconi", Premier ministre sous pression, a expliqué Yves Marçais, de Global Equities, qui restait prudent.
"On sait ce qu'il en est des rumeurs, mais le fait est que le marché remonte, et les valeurs bancaires aussi", a-t-il ajouté.
Les Bourses avaient entamé la semaine avec de vives inquiétudes sur l'Italie, qui se sont traduites par une poursuite des tensions sur le marché obligataire.
Les taux italiens à 10 ans sont montés à de nouveaux records lundi, à plus de 6,5%, alourdissant encore le poids de la dette italienne.
Le marché sanctionne la politique de Rome qu'il considère comme laxiste en exigeant des taux d'intérêt très élevés pour prêter à ce pays. Les investisseurs craignent que l'Italie ait besoin d'un plan de sauvetage européen à l'instar de la Grèce, du Portugal et de l'Irlande.
En France, le Premier ministre François Fillon a détaillé à la mi-journée un nouveau plan de rigueur pour parvenir à un déficit public nul en 2016, avertissant que la France devra engager des "efforts" budgétaires et fiscaux "supplémentaires" pour un montant de 65 milliards d'euros.
En Asie, les places financières étaient restées prudentes après l'accord trouvé en Grèce entre les deux formations politiques. Tokyo a terminé lundi en baisse de 0,39%, Hong Kong de 0,83% et Shanghai de 0,73%.
"La politique en zone euro continue de dominer (les marchés). Le nouveau gouvernement de coalition va faire gagner du temps à la Grèce, mais les risques politiques sont toujours élevés", ont noté les analystes de Crédit Agricole CIB.
Le Premier ministre Georges Papandréou a obtenu de justesse le vote de confiance vendredi soir lançant le coup d'envoi de tractations politiques intenses tout le week-end. Les deux principaux partis grecs sont finalement parvenus à un accord dimanche soir pour former un gouvernement d'unité nationale, Georges Papandréou s'engageant à démissionner.
Des élections anticipées ont en outre été fixées au 19 février.
Le nouveau gouvernement sera chargé de "mettre en oeuvre" le plan européen anti-crise décidé à Bruxelles fin octobre.
Les ministres des Finances de la zone euro se réuniront dans l'après-midi à Bruxelles et devraient non seulement maintenir la pression sur Athènes, mais aussi discuter du renforcement de son Fonds de soutien (FESF).
La mesure avait été décidée fin octobre afin d'endiguer la contagion de la crise à l'Espagne et à une Italie sous une énorme pression des marchés.