PARIS (Reuters) - François Fillon est visé depuis 2017 par une enquête préliminaire du Parquet national financier sur la participation de l'un de ses assistants parlementaires à l'écriture de son livre programmatique de 2015, "Faire", a confirmé vendredi sur BFM TV son avocat Antonin Lévy.
Ce dernier a dénoncé les méthodes du PNF dont l'enquête a été révélée par RTL (DE:RRTL).
La radio a rapporté vendredi que l'ex-candidat de la droite et du centre à la présidentielle de 2017, dont le procès en appel pour l'affaire d'emplois fictifs au bénéfice de son épouse Penelope doit se tenir en novembre, était l'objet d'une enquête préliminaire pour soupçons de détournement de fonds publics.
Toujours selon RTL, cette investigation porte sur la rémunération par l'Assemblée nationale de Maël Renouard entre 2013 et 2015, l'écrivain étant alors assistant parlementaire du député de Paris François Fillon mais ayant eu pour unique mission de rédiger cet ouvrage.
Pour l'avocat de l'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy, "il ne fait pas de doute dans cette enquête, qui a duré quatre ans, que un, François Fillon a écrit ce livre, que deux, Maël Renouard a collaboré à l'écriture de ce livre".
"Il ne fait même pas de doute et il ne peut y avoir de débat qu'un collaborateur parlementaire peut collaborer à l'écriture d'un livre politique", a-t-il défendu sur BFM TV en assurant que ce genre de tâches relevait évidemment du champ de leur mission.
L'avocat de François Fillon a également dénoncé les "méthodes" du PNF qui selon lui garde des enquêtes "artificiellement ouvertes pour simplement jeter le discrédit sur un homme une nouvelle fois".
Selon RTL, qui ne cite pas ses sources, le PNF devrait rendre sa décision "d'ici quelques semaines" sur l'issue de cette enquête préliminaire.
Les options dont dispose la juridiction sont soit un classement sans suite s'il estime à la fin que les délits ne sont pas constitués, soit la transmission du dossier au parquet de Paris s'il considère qu'il n’est pas compétent.
Il peut également ouvrir une enquête judiciaire et la confier à des juges d’instruction, ou directement renvoyer devant le tribunal correctionnel une ou plusieurs des personnes visées dans le dossier.
Cette nouvelle enquête est distincte de celle qui concernait l'emploi de Penelope Fillon en tant qu'attachée parlementaire, qui a sabordé la campagne présidentielle de François Fillon en 2017.
François Fillon a été condamné en première instance en juin dernier à cinq ans de prison, dont deux ferme, et à 375.000 euros d'amende dans ce dossier.
(Rédigé par Blandine Hénault, Benoit Van Overstaeten et Myriam Rivet, édité par Jean-Michel Bélot et Sophie Louet)