par Nidal al-Mughrabi et Emily Rose
GAZA/JERUSALEM (Reuters) - L'armée israélienne poursuit son opération dans et autour du principal hôpital de Gaza où elle a dit avoir trouvé un centre de commandement et des armes appartenant au Hamas, a annoncé Israël.
Les troupes israéliennes sont entrées tôt mercredi matin dans l'hôpital Al Chifa, dans la ville de Gaza, dans le nord de l'enclave, où elles ont mené des fouilles toute la journée.
Une vidéo diffusée par l'armée israélienne montrait des armes automatiques, des grenades, des munitions et des gilets pare-balles, retrouvés selon elle dans un bâtiment non identifié du complexe hospitalier.
"Les soldats continuent de fouiller l'hôpital de manière précise, sur la base de renseignements", a déclaré tard mercredi Daniel Hagari, porte-parole de l'armée israélienne, lors d'une conférence de presse. "Nous continuerons à le faire afin de recueillir des informations supplémentaires, de découvrir d'autres (équipements) et d'exposer les activités terroristes au sein de l'hôpital."
L'armée israélienne n'a pas dit mercredi si elle avait découvert des entrées de tunnels dans l'hôpital Al Chifa. Elle avait affirmé auparavant que le Hamas avait creusé des tunnels sous le bâtiment, ce que le mouvement islamiste palestinien nie.
"Les forces de l'occupant mentent encore (...) alors qu'elles ont apporté des armes, des vêtements et des outils qu'elles ont placés dans l'hôpital de manière scandaleuse", a déclaré un responsable du Hamas basé au Qatar, Ezzat el Rachk. "Nous avons appelé à plusieurs reprises à ce qu'un comité des Nations unies, de l'Organisation mondiale de la Santé et de la Croix-Rouge vérifie les mensonges de l'occupant."
Selon l'agence de presse palestinienne WAFA, les forces israéliennes sont entrées mercredi soir dans le complexe hospitalier "pour la deuxième fois en 24 heures". Des bulldozers et des véhicules militaires étaient utilisés, a rapporté l'agence citant des sources locales.
Israël a déclenché une opération militaire en représailles à l'attaque du Hamas du 7 octobre qui a tué 1.200 personnes et lors de laquelle 240 personnes ont été enlevées.
Environ 11.500 personnes, dont 40% d'enfants, ont été tuées depuis dans l'offensive menée par Israël, selon les données de représentants palestiniens considérées comme fiables par l'Onu. Deux tiers des habitants du nord de l'enclave ont été déplacés et sont sans-abri.
Le Conseil de sécurité des Nations unies a approuvé mercredi une résolution appelant à des pauses urgentes et prolongées dans les combats dans la bande de Gaza afin de permettre l'acheminement d'aides humanitaires dans l'enclave, mettant fin à une impasse entre les 15 membres du Conseil.
La Russie, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, qui disposent d'un droit de veto en tant que membres permanents du Conseil, se sont toutefois abstenus lors du vote sur le projet de résolution soumis par Malte.
La Russie s'est abstenue car le texte n'appelle pas à un cessez-le-feu immédiat, a indiqué l'ambassadeur de la Russie à l'Onu, Vassily Nebenzia.
La Grande-Bretagne et les Etats-Unis, allié de longue date d'Israël, ont de leur côté expliqué s'être abstenus car la résolution ne condamne pas l'attaque du Hamas du 7 octobre.
Jusqu'à présent, Israël a rejeté les appels à un cessez-le-feu, déclarant qu'un tel scénario profiterait au Hamas, une position soutenue par les Etats-Unis.
Des médiateurs qataris tentaient néanmoins de négocier mercredi un accord entre le Hamas et Israël qui verrait la libération de 50 civils retenus en otage à Gaza en échange d'un cessez-le-feu de trois jours, a déclaré un responsable au fait des négociations.
Le président français, Emmanuel Macron, a écrit mercredi soir sur X (ex-Twitter): "Nous mettons tout notre poids, toute notre force, pour libérer les otages retenus par le Hamas et permettre aux familles de retrouver leurs proches."
(Rédigé par Grant McCool; version française Camille Raynaud)