PARIS (Reuters) - Emmanuel Macron a enclenché jeudi les travaux du Conseil national de la refondation (CNR), instance de réflexion sur les grands enjeux du moment avec laquelle le président entend "bâtir du consensus" pour préparer l'avenir.
Devant la presse à son arrivée au Centre national du rugby à Marcoussis (Essonne), le chef de l'Etat a dit sa volonté de "rebâtir du consensus sur la situation de la France et son avenir" et de "remettre nos compatriotes au coeur des grands choix de la Nation".
"Nous sommes dans une situation qui est historique : une guerre en Europe, des difficultés énergétiques, une inflation qui remonte, des défis immenses comme celui de la transition climatique, des engagements qui ont été pris à la présidentielle et on le voit dans le débat public, on a parfois du mal à se mettre d'accord sur les faits", a ajouté le président.
Il a mis les thèmes de l'école, de la santé et du plein emploi au rang des priorités des travaux du CNR, censé accoucher d'un "calendrier de travail pour les prochains mois et les prochaines années".
Le "bien vieillir" et la transition écologique sont aussi au programme des débats, organisés sous la houlette du haut-commissaire au Plan, François Bayrou, et qui se dérouleront jeudi à huis clos à la demande des participants.
Sur les 52 personnalités invitées, 40 ont répondu présent à ce rendez-vous qui réunit élus, syndicats, partis politiques et associations, notamment.
L'idée de ce nouvel outil censé répondre à la crise démocratique a en effet été accueillie avec méfiance voire hostilité par les partis d'opposition et plusieurs syndicats, dont la CGT et FO. Egalement absent, le président (Les Républicains) du Sénat Gérard Larcher, qui a dit y voir un "contournement du Parlement".
"Quand on n'est pas là, il ne faut pas après expliquer qu'on n'a pas été consulté, que c'est trop vertical, ou trop ceci ou trop cela", a dit Emmanuel Macron. "Il y a une formule de bon sens qui dit que les absents ont toujours tort. Ça vaut pour aujourd'hui aussi."
"La porte sera toujours ouverte", a-t-il ajouté. "Ceux qui ont fait le choix de ne pas venir, j'espère qu'il viendront parce qu'ils verront qu'on avance."
Face au scepticisme ambiant, le chef de l'Etat réélu en avril pour un second mandat s'est dit "résolument optimiste et volontaire".
"Les Françaises et les Français m'ont fait confiance pour la deuxième fois pour agir", a-t-il dit.
Emmanuel Macron a précisé qu'il n'excluait pas d'organiser des référendums sur certains sujets, comme le prévoit l'article 11 de la Constitution.
"Si le processus que nous lançons aujourd'hui (jeudi-NDLR) permet de découler sur (des propositions susceptibles d'être soumise à référendum), nous le ferons", a-t-il assuré.
(Reportage d'Elizabeth Pineau, avec la contribution de Myriam Rivet, édité par Tangi Salaün)