GB: Nouvelle prévision économique anxiogène en cas de Brexit

Publié le 23/05/2016 14:44
Le ministre des Finances britannique George Osborne (D) écoute le Premier ministre David Cameron à Chandler's Fort, dans le sud de l'Angleterre, le 23 mai 2016 (Photo DANIEL LEAL-OLIVAS. AFP)

Le ministre des Finances britannique George Osborne (D) écoute le Premier ministre David Cameron à Chandler's Fort, dans le sud de l'Angleterre, le 23 mai 2016 (Photo DANIEL LEAL-OLIVAS. AFP)

Le Trésor britannique a prévenu lundi qu'une récession s'abattrait sur le pays en cas de sortie de l'Union européenne, une nouvelle prévision anxiogène qui nourrit l'argumentaire du Premier ministre David Cameron et la colère des défenseurs du Brexit.

Après avoir mis en garde il y a un mois contre le "choc économique violent" que représenterait à long terme un départ du navire européen, le ministère des Finances a diffusé des données inquiétantes sur l'impact cette fois à court terme d'un Brexit, à un mois du référendum sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'UE le 23 juin.

"L'économie britannique plongerait dans une récession d'une année", a-t-il affirmé, soulignant que le pays apparaîtrait d'un coup comme "moins ouvert au commerce et à l'investissement", subirait l'impact des incertitudes engendrées sur l'activité des entreprises et souffrirait d'une brutale volatilité des marchés financiers si chers à la City de Londres.

Les experts du Trésor ont calculé que le produit intérieur brut (PIB) du pays serait inférieur de 3,6% au bout de deux ans à ce qu'il aurait été en cas de vote pour rester dans l'UE, et même inférieur de 6% dans le cadre d'un scénario encore plus pessimiste.

Une sortie du bloc des 28 pourrait en outre coûter entre 520.000 et 820.000 emplois à l'économie britannique et provoquer une chute de la valeur de la livre sterling comprise entre 12% et 15%, selon le ministère.

"Après toutes les souffrances, tous les sacrifices endurés par les Britanniques" dans la foulée de la crise financière, "sommes-nous prêts à tout risquer à nouveau?", a déclaré M. Cameron lors d'un discours à Eastleigh (sud de l'Angleterre).

"Cela reviendrait à retourner au bord du précipice juste après avoir chuté. Ce serait le choix de l'auto-destruction", a ajouté le chef de l'exécutif britannique conservateur.

- Des chiffres "orientés" -

La publication du Trésor est la dernière en date d'une série de mises en garde sur les conséquences économiques d'un Brexit, lancées ces dernières semaines par de nombreuses institutions officielles comme la Banque d'Angleterre, l'OCDE, le Fonds monétaire international (FMI) ou encore le G7 Finances samedi.

Si elle offre des munitions supplémentaires à M. Cameron, elle n'a fait qu'accroître la colère des partisans du départ face à ce qu'ils présentent comme une conspiration des "laquais" britanniques de Bruxelles et de l'establishment international.

Iain Duncan Smith, qui a démissionné en mars de son poste de ministre du Travail, a fustigé "une étude pas honnête, clairement orientée et qui ne doit pas être prise au sérieux".

"La réalité, c'est que nous payons 350 millions de livres (450 millions d'euros) par semaine à l'UE. Si nous votons pour partir, nous pourrions remettre la main sur cet argent et l'utiliser ici au Royaume-Uni", a-t-il déclaré, usant au passage d'un chiffre ne prenant pas en compte le rabais octroyé par Bruxelles à Londres, soulignent les analystes qui parlent de 280 millions de livres hebdomadaires versés au budget de l'UE.

"Nous reprendrions aussi le contrôle de notre économie en créant des centaines de milliers d'emplois via la conclusion d'accords de libre-échange", a ajouté M. Duncan Smith.

- Economie et immigration -

La personnalité la plus en vue du camp du Brexit, l'ex-maire de Londres Boris Johnson, a lui ironisé contre le "camp de la peur", dans une tribune au Daily Telegraph où il a brossé le portrait idyllique d'un Royaume-Uni libre et prospère au lendemain d'un vote pro-Brexit.

"Les marchés furent calmes, la livre ne s'écroula pas (...) et une nouvelle relation (avec Bruxelles) fut rapidement mise en place basée sur le libre-échange et le leadership britannique traditionnel", écrit celui qui se verrait bien dans les souliers de M. Cameron.

Si le camp pro-UE joue sur la peur des conséquences économiques, celui des pro-Brexit surfe de son côté sur les craintes liées à l'immigration, autre thème central du référendum. La campagne officielle "Vote Leave" a ainsi publié lundi une affiche affirmant que la "Turquie (et sa population de 76 millions d'habitants) est en train de rejoindre l'UE".

Ce à quoi à M. Cameron avait déjà répondu dimanche sur ITV: "Au rythme où avancent les choses, il faudra attendre l'an 3000 pour la voir adhérer à l'Union européenne".

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