PARIS (Reuters) - Les immatriculations de véhicules industriels en France devraient marquer un coup d'arrêt en 2016 après leur rebond de l'an passé, la prudence des entreprises en matière d'investissements et l'inertie attendue dans le BTP éclipsant plusieurs facteurs pourtant propices aux camions.
Selon les prévisions de l'Observatoire du véhicule industriel (OVI) de BNP Paribas (PA:BNPP), le marché français des véhicules de plus de cinq tonnes, désormais exclusivement aux mains de constructeurs étrangers, devrait rester globalement stable cette année (-0,5%) à 41.500 unités environ.
"2015 a été un exercice de rattrapage", a expliqué jeudi Jean-Michel Mercier, directeur de l'Observatoire, au cours d'une conférence de presse. "Cette année, il y a des éléments positifs mais aussi beaucoup d'éléments d'incertitude et de l'inertie."
Les frémissements observés en France dans l'activité du BTP devraient se traduire positivement en termes de commandes mais les besoins spécifiques du secteur appellent des modèles sur mesure, dont les immatriculations n'apparaîtront pas rapidement dans les statistiques.
Jean-Michel Mercier estime aussi que les facteurs positifs - taux d'intérêt bas et pétrole bas, demande en autocars favorisée par la libéralisation du transport longue distance - sont contrebalancés par un contexte géopolitique et un niveau de chômage peu favorables aux investissements.
Deuxième marché européen, loin derrière l'Allemagne et au coude-à-coude avec le Royaume-Uni, la France est confrontée depuis plusieurs années à la forte concurrence des pays d'Europe de l'Est, qui gagnent régulièrement des parts de marché dans le transport de marchandises.
Selon des chiffres publiés la semaine dernière par le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA), 41.722 véhicules industriels de plus de cinq tonnes ont été immatriculés en 2015, soit une hausse de 11,1%, après une chute de 13,2% à 37.561 unités en 2014.
(Gilles Guillaume, édité par Dominique Rodriguez)