NATIONS UNIES (Reuters) - Antonio Guterres a été élu jeudi secrétaire général de l'Onu par l'Assemblée générale de l'organisation, qui s'est prononcée par acclamation.
L'ancien Premier ministre portugais, âgé de 67 ans, succédera au Sud-Coréen Ban Ki-moon, de cinq ans son aîné, dont le deuxième mandat s'achève le 31 décembre.
Antonio Guterres, qui sera le neuvième secrétaire général de l'organisation, a été chef du gouvernement portugais de 1995 à 2002 puis haut commissaire de l'Onu aux réfugiés de 2005 à 2015.
"Il est sans doute mieux connu là où cela compte le plus : sur les lignes de front des conflits armés et des crises humanitaires", a déclaré Ban Ki-moon devant l'Assemblée générale.
"J'apprécie ses conseils et admire son dévouement depuis longtemps (...) Ses instincts politiques sont ceux des Nations Unies : la coopération pour le bien commun et la responsabilité partagée envers les gens et la planète. Il reconnaît l'importance cruciale de l'émergence des femmes, dans les négociations de paix comme dans cette maison", a-t-il poursuivi.
Antonio Guterres avait été recommandé la semaine dernière par le Conseil de sécurité, qui s'était prononcé à l'unanimité. Il a été préféré à 12 autres prétendants, parmi lesquels figuraient sept femmes.
La constitution de son équipe sera suivie de près, notamment à Pékin, où on souhaite que la direction des opérations de maintien de la paix, actuellement exercée par le Français Hervé Ladsous, revienne à un Chinois, dit-on de sources diplomatiques. La Russie briguerait quant à elle les Affaires politiques.
Le prochain secrétaire général n'a conclu aucun accord avec Pékin et Moscou pour obtenir leurs suffrages, a assuré un membre du Conseil de sécurité.
Antonio Guterres "est du genre à s'entourer d'une équipe forte, choisie au mérite", a-t-il poursuivi, confirmant que la Chine voulait ardemment le département du maintien de la paix.
"Nous pensons que la Russie doit être représentée décemment au secrétariat", a par ailleurs déclaré récemment son représentant permanent à l'Onu, Vitali Tchourkine.
(Michelle Nichols, Jean-Philippe Lefief pour le service français, édité par Tangi Salaün)