Le président américain Joe Biden et l'ancien président Donald Trump se sont affrontés jeudi lors de leur premier débat présidentiel, marqué par des échanges houleux, des insultes personnelles et une série de questions controversées.
Les deux candidats, les plus âgés de l'histoire présidentielle, se sont affrontés sur des sujets clés tels que l'avortement, l'immigration, les conflits en Ukraine et à Gaza, leurs politiques économiques et même leurs parties de golf. Tous deux ont cherché à marquer de leur empreinte une course qui reste très disputée dans les sondages depuis des mois.
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Les médias sociaux et les chaînes câblées ont notamment retenu la performance médiocre du président Biden, qui a suscité de vives inquiétudes chez les démocrates quant aux perspectives du candidat, âgé de 81 ans, dans la course.
Les stratèges des deux partis se sont interrogés sur la capacité de M. Biden à poursuivre la course contre M. Trump, et seuls quelques démocrates ont fait une évaluation positive de la performance du président.
Les analystes s'expriment
Les analystes n'ont pas non plus été impressionnés par la performance du président Biden.
"Si l'un des objectifs d'un débat précoce pour l'équipe de M. Biden était de montrer que le président Biden était prêt à affronter l'ancien président Trump et de dissiper certaines inquiétudes quant à sa capacité à faire face à la tâche, l'objectif n'a pas été atteint, selon nous", ont déclaré les analystes de Raymond James dans une note.
"L'attention portée à la question de savoir si M. Biden restera dans la course atteindra probablement le niveau le plus élevé jusqu'à présent dans la campagne", ont-ils ajouté.
M. Biden a obtenu suffisamment de voix pour être désigné candidat, et il faudrait probablement qu'il décide de se retirer pour qu'un autre candidat puisse se présenter contre M. Trump. Les démocrates prévoient d'organiser une nomination virtuelle d'ici le 7 août afin de satisfaire aux exigences de l'Ohio en matière de scrutin.
De même, les analystes de Wolfe Research ont déclaré que le président Biden "a réalisé une performance brutale à un moment crucial".
"La question qui se posait à lui était de savoir s'il pouvait apaiser les inquiétudes concernant son âge. Au lieu de cela, il les a exacerbées", ont-ils ajouté.
Toutefois, l'équipe de M. Wolfe a souligné que M. Trump "n'a pas été bon" non plus, bien qu'elle estime qu'il a commencé fort et avec un ton raisonnable.
Selon les analystes, les réponses de M. Trump sur des questions telles que Roe v. Wade et le 6 janvier auraient été considérées comme des faux pas importants dans un débat normal.
Mais ces faux pas ont été éclipsés par la performance de M. Biden qui était "clairement pire", ont écrit les analystes de Wolfe, en particulier au début du débat.
"L'affect et la substance de ses premières réponses étaient indéniablement mauvais. Il s'est quelque peu amélioré au fil de la soirée, mais seulement jusqu'à un certain point, et le mal a été fait très tôt", poursuivent-ils.
Si M. Biden se retire, le candidat sera désigné lors de la convention nationale du parti démocrate, qui se tiendra du 19 au 22 août. Les analystes de Wolfe Research envisagent deux possibilités principales : une transition en douceur vers la vice-présidente Kamala Harris avant la convention ou un combat de couloir non structuré.
Bien que plusieurs gouverneurs soient considérés comme des candidats prometteurs, Mme Harris est considérée comme la remplaçante la plus probable.
Dans l'attente de nouveaux sondages et de décisions de la part de la campagne Biden, les analystes de Wolfe Research ajustent provisoirement les chances de Trump à 60-40, en tenant compte du changement potentiel du ticket démocrate.