par Matt Scuffham et Siddharth Cavale
(Reuters) - Bank of America (NYSE:BAC) (BofA) a publié mardi des résultats trimestriels mitigés, avec un chiffre d'affaires inférieur aux attentes mais un bénéfice meilleur que prévu via la réduction de ses coûts et la progression de son encours de crédit.
Comme ses concurrentes aux Etats-Unis, la deuxième banque américaine par les actifs a eu du mal à faire progresser son produit net bancaire au premier trimestre et a souffert d'une chute de revenus de ses activités de trading du fait d'une moindre volatilité sur les marchés financiers.
Ce contexte a contraint les grandes banques américaines à s'appuyer sur des mesures d'économies pour gonfler tout de même leurs bénéfices.
JPMorgan (NYSE:JPM) a fait figure d'exception. La première banque du pays par les actifs est parvenue à faire croître ses revenus et à dégager un bénéfice supérieur aux attentes tout en augmentant ses dépenses avec ses investissements dans les nouvelles technologies.
Le produit net bancaire de Bank of America s'est légèrement contracté à 23 milliards de dollars au premier trimestre, contre 23,1 milliards un an plus tôt et 23,3 milliards attendus par les analystes.
Hors exceptionnels, BofA a réalisé un bénéfice de 71 cents par action alors que les analystes attendaient en moyenne 66 cents selon les données IBES de Refinitiv.
L'action a ouvert en baisse de 1,9% avant de réduire légèrement ses pertes à Wall Street.
BOFA A PROFITÉ DE LA HAUSSE DES TAUX
BofA a enregistré une croissance de son encours de crédit auprès des particuliers de 3% et de 4% auprès des entreprises, ce qui lui a permis d'engranger davantage de revenus à la faveur de la poursuite de la hausse des taux d'intérêt l'an dernier aux Etats-Unis. La vitalité de l'économie américaine lui a en outre permis de contenir ses créances douteuses et de conserver une saine qualité de crédits.
Globalement, le bénéfice de BofA dépend fortement de l'évolution des taux d'intérêt car elle dispose d'un important volume de dépôts, en hausse de près de 5% à environ 1.400 milliards de dollars, et qu'elle est fortement exposée au marché immobilier.
Pour Paul Donofrio, son directeur financier, cette croissance des dépôts et du crédit montre que l'économie américaine reste solide malgré les craintes de récession.
"Bank of America prouve depuis des années maintenant que nous sommes capables d'obtenir une bonne croissance dans une économie qui ne croît que modérément, même si elle ralentit", a-t-il dit au cours d'une conférence téléphonique avec des journalistes.
Le revenu net d'intérêts de la banque a grimpé de 5% à 12,38 milliards de dollars.
Comme ses pairs, Bank of America a souffert dans ses activités de marchés sur le début de l'année, en raison d'une moindre volatilité et du fonctionnement ralenti d'une grande partie des administrations fédérales aux Etats-Unis en raison du "shutdown".
Ses revenus du trading se sont repliés de 17% au premier trimestre, avec des baisses de 22% sur les marchés actions et de 8% sur les marchés obligataires.
Les commissions tirées des activités de conseil sont restées stables, signe que Bank of America a moins profité des fusions-acquisitions que les divisions de banque d'investissement de ses rivales. Goldman Sachs (NYSE:GS) a ainsi fait état d'un bond de 51% de ses propres commissions de conseil financier.
(Avec Imani Moise et David Henry; Bertrand Boucey pour le service français, édité par Catherine Mallebay-Vacqueur)