PARIS (Reuters) - La France envisage de se coordonner avec l'Allemagne dans les prochains mois pour changer les règles de la concurrence européenne, a-t-on appris mardi à Bercy, où l'on se prépare à un refus du rapprochement entre Alstom (PA:ALSO) et Siemens (SIX:SIEGn) dans le ferroviaire par la Commission européenne.
"Sauf décision de contraire du collège, la commissaire à la Concurrence devrait recommander (un avis) négatif", rapporte une source au ministère de l'Economie et des Finances. La décision est attendue d'ici le 18 février mais pourrait être rendue dès ce mercredi selon des sources européennes.
"Les règles devraient être réexaminées afin de permettre la constitution de champions européens", dit-on à Bercy, où l'on déplore "un cadeau (fait) à la Chine (...) alors même que la Chine a un marché fermé".
Interrogée sur la volonté d'introduire un droit de regard du Conseil européen sur les décisions de la Commission, ce qui mettrait un terme à l'indépendance de l'exécutif européen en la matière, cette même source reconnaît : "C'est une piste."
"Maintenant les intérêts du consommateur priment sur tous les intérêts généraux. L'objet, c'est de savoir s'il peut y avoir d'autres intérêts généraux qui puissent primer", ajoute-t-on.
Dimanche, la ministre chargée des Affaires européennes, Nathalie Loiseau, avait qualifié d'"absurdes" les règles appliquées par la Commission européenne. Le ministre allemand de l'Economie, Peter Altmaier, s'est prononcé mardi contre la nécessité d'obtenir l'aval des pouvoirs publics à des opérations telles que le rapprochement entre Siemens et Alstom.
(Leigh Thomas, Julie Carriat pour le service français, édité par Yves Clarisse)