TOKYO (Reuters) - La charge de la dette énorme du Japon s'alourdira encore dans moins d'une décennie, montrent des calculs de parlementaires japonais, même en prenant en compte des hypothèses optimistes de croissance car les taux d'intérêt, extrêmement bas, commenceront à remonter, dit-on de sources proches du dossier.
Le gouvernement du Premier ministre Shinzo Abe aura du mal à tenir sa promesse d'un budget à l'équilibre -- hors service de la dette et nouveaux emprunts -- d'ici la fin de l'exercice budgétaire 2021.
Certes, les responsables politiques mettent l'accent sur une croissance économique soutenue qui permettra au moins de réduire la dette accumulée en proportion du produit intérieur brut (PIB).
Mais selon les prévisions d'une commission du Parti libéral démocrate de Shinzo Abe, qui seront présentées jeudi lors d'une séance à huis clos, le ratio dette-PIB commencera à augmenter après l'exercice fiscal 2023-2024, même en tablant sur des hypothèses optimistes, ont expliqué des responsables du gouvernement et de la coalition au pouvoir.
Dans son sens le plus large, la dette brute publique du Japon s'élève à environ 240% du PIB, soit la plus importante au monde. Les statistiques du gouvernement, qui compilent les comptes généraux des administrations centrales et locales, placent la dette à 195,1% du PIB pour l'exercice qui a commencé mercredi, et à 182,6% pour l'exercice 2023-24.
Ce chiffre semble à présent un minimum, ont dit les responsables. Même en imaginant que la croissance demeure robuste, les nouveaux calculs supposent que les taux d'intérêt remonteront lorsque la Banque du Japon commencera à resserrer sa politique monétaire.
(Takashi Umekawa, Claude Chendjou pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)