NANCY (Reuters) - Une peine d'amende, dont le montant n'a pas été fixé, a été requise lundi contre Guy Bedos pour avoir injurié lors d'un spectacle l'ancienne ministre de Nicolas Sarkozy, Nadine Morano, qui s'est dite attaquée en tant que femme.
Le procureur a estimé devant le tribunal correctionnel de Nancy que l'humoriste avait franchi les limites de la liberté d'expression en qualifiant de "connasse" et de "salope" l'actuelle conseillère régionale de Lorraine et députée européenne Les républicains.
Le jugement sera rendu le 14 septembre.
"L'humour est la politesse du désespoir", a rappelé en exergue des deux heures d'audience le comédien de 81 ans.
Il donnait ce qui devrait être le dernier spectacle de sa carrière, le 11 octobre 2013 à Toul (Meurthe-et-Moselle), ville dont Nadine Morano est conseillère municipale d'opposition, lorsqu'il a prononcé les propos litigieux qu'on lui prête.
"Je suis totalement féministe. Ce n'est pas dans mon habitude d'attaquer les femmes, mais des les défendre", a assuré l'humoriste qui concède avoir pu déraper sous l'effet d'une "colère noire" lorsqu'une partie du public – des partisans de Nadine Morano – l'a sifflé, la représentation étant offerte par la municipalité socialiste pour l'inauguration d'une salle.
"En cinquante ans, c'est la première fois de ma vie où une partie de la salle m'a injurié", assure-t-il.
L'eurodéputée a dit son "émotion" en face d'un artiste qu'elle a "aimé", avant d'attaquer : "Je ne veux pas qu'il y ait deux catégories en France. Celui des hommes qui, parce qu'ils ont le statut d'humoriste, ont le droit d'injurier les femmes et d'autres qui, parce qu'ils n'ont pas ce statut, se font condamner".
Dans le même spectacle, une vingtaine de personnalités ont été brocardées, dont François Hollande, a rappelé un défenseur de Guy Bedos, Me Stéphane Cherqui.
(Gilbert Reilhac, édité par Yves Clarisse)