D'ici à la fin de l'année, les commerçants devraient voir baisser les frais que leur facturent les banques lorsqu'ils proposent des paiements par carte bancaire, a indiqué jeudi le ministre des Finances Michel Sapin, qui souhaite ainsi généraliser l'usage de ce moyen de paiement.
"Les négociations sont en cours entre banques et commerçants, je les suis attentivement", a détaillé le ministre, estimant qu'elles devraient déboucher d'ici la fin de l'année.
Ces négociations devraient permettre d'abaisser, quand elle existe, la commission minimale supportée par les commerçants sur les transactions par carte bancaire. A l'annonce de cette mesure en juin, le ministre avait souhaité que cette commission soit au moins divisée par deux.
Le but est de généraliser l'utilisation de la carte bancaire "dès le 1er euro", a expliqué le ministre lors d'une visite de Lydia, jeune société spécialisée dans le paiement par téléphone.
En outre, "des mesures réglementaires, qui prendront effet dans quelques semaines, vont permettre d'abaisser significativement la commission interbancaire qui est souvent répercutée sur les commerçants", a-t-il annoncé à l'ouverture d'une conférence sur les moyens de paiement organisée par le magazine LSA.
Cette commission interbancaire de paiement, qui est celle que les banques se paient entre elles, sera en moyenne abaissée de près de 18% à partir du 9 décembre prochain, et sa partie fixe sera supprimée, selon M. Sapin.
Ces mesures s'inscrivent dans une stratégie nationale sur les moyens de paiement présentée jeudi par Bercy, qui vise notamment à favoriser la carte bancaire, le paiement sans contact et par téléphone mobile ainsi que les virements, tout en diminuant le recours aux chèques.
Particularité française, le chèque verra courant 2016 sa durée de validité passer d'un an à six mois, et une réflexion sera lancée sur la réduction de son utilisation dans les relations entre entreprises.
La stratégie, qui court sur 2015/2020, vise également à renforcer la sécurité des moyens de paiement, en élargissant notamment le périmètre de l'Observatoire de la sécurité des cartes de paiement, et à développer l'industrie française des paiements, en envisageant notamment la création d'incubateurs.
Enfin, un comité national des paiements, qui regroupera les différents acteurs de la filière, sera créé et animé par la Banque de France.