L'hydrolienne immergée en juin au large de Ouessant (Finistère) a injecté vendredi ses premiers kilowatts dans le réseau électrique de l'île, "une première en France", ont annoncé à l'AFP les dirigeants de l'entreprise Sabella, à l'origine du projet.
"C'est un jour historique, c'est une première en France, le début des énergies marines pour les citoyens et les consommateurs", s'est réjoui Jean-François Daviau, à la tête de la PME basée a Quimper.
L'hydrolienne D10 a été immergée le 25 juin par 55 mètres de fond au large d'Ouessant, transforme l'énergie des puissants courants du Fromveur en électricité. Le 21 octobre, la machine a été reliée à l'île grâce à un câble, mais l'énergie n’était pas encore connectée au réseau en attendant les derniers tests avant l'injection qui a eu lieu jeudi à 23H00.
"On va monter en puissance, pour l'instant on se limite a 50 kilowatts, on préfère ne pas injecter des quantités d'énergie trop importantes pour analyser ce qui se passe, on y va par paliers", a expliqué Jean-Christophe Allo, chef de projet.
De la taille d'un immeuble de cinq étages, d'un poids de 400 tonnes, cette première hydrolienne industrielle, de fabrication 100% française, doit couvrir 15% des besoins en électricité d'Ouessant et de ses 800 habitants.
Sabella prévoit d'ici 2019 l'immersion toujours dans le courant du Fromveur de deux ou trois autres machines plus puissantes, dans le cadre d'une ferme pilote destinée à couvrir 50 à 70% des besoins des Ouessantins.
L'île n'a jamais été raccordée au continent par un câble électrique, l'énergie étant produite par une centrale au fioul. "C'est important, c'est la première étape avant de +décarboner+ l'énergie à Ouessant", s'est réjoui Denis Palluel, le maire de l'île.
"Ouessant est devenue une vitrine, des délégations sont venues voir ce que l'on faisait, comme des gens du grand nord canadien, mais au-delà de la vitrine, ce qui nous intéresse c'est le projet local, même si on est heureux de servir de vitrine pour Sabella", a-t-il ajouté.