Le groupe pharmaceutique français Servier a annoncé jeudi une restructuration drastique de son réseau de visite et de promotion médicale, qui entraînerait la suppression nette de 610 emplois en France, sur un total de 690 dans cette activité.
Cette réorganisation, qui devrait être mise en œuvre au second semestre 2016, est un "projet difficile mais nécessaire pour sauvegarder la compétitivité" de Servier, "dans un contexte de marché de plus en plus difficile", a justifié le président du groupe, Olivier Laureau, cité dans un communiqué.
"Nous serons particulièrement mobilisés pour favoriser le dialogue social et adopter des mesures sociales de manière concertée", a insisté M. Laureau.
Le groupe se dit "pénalisé par des pressions concurrentielles, réglementaires et économiques", comme des pertes de brevet, la progression rapide des génériques, les déremboursements ou des baisses de prix imposées, et par la "complexité" à développer de nouvelles solutions thérapeutiques", selon le communiqué.
Pour renouer avec le succès, Servier compte recentrer ses activités dans certaines aires thérapeutiques, comme l'oncologie, lancer de nouveaux médicaments, renforcer la promotion de ses médicaments actuels dans les pays émergents, poursuivre sa politique de partenariats et développer des médicaments génériques et biosimilaires.
Au total, Servier compte plus de 21.000 salariés dans le monde, dont 5.000 en France, où sa réputation est sérieusement écornée par le scandale de son médicament Mediator, à l'origine de graves lésions des valves cardiaques.
Le 22 octobre, au civil, le tribunal de grande instance de Nanterre a reconnu pour la première fois la responsabilité des laboratoires Servier, estimant qu'ils avaient laissé sur le marché un médicament "défectueux" dont ils ne pouvaient "ignorer les risques".
La fin de l'enquête au pénal, le volet principal de l'affaire, a été quant à elle repoussée par la cour d'appel de Paris vendredi dernier.