Le fleuron japonais de l'électronique grand public Sony (T:6758) a annoncé vendredi un bénéfice net de 236,13 milliards de yens (1,8 milliard d'euros) à l'issue des 9 premiers mois de l'exercice 2015/16, mais il n'a prudemment pas relevé ses prévisions annuelles de bénéfice net, maintenues à 140 milliards de yens.
Le géant, qui était encore ancré dans le rouge l'an passé au même moment (avec une perte de 19 milliards de yens), voit le bout du tunnel grâce à ses ventes robustes de consoles et jeux vidéo PlayStation 4 et de capteurs d'images, ainsi qu'aux mesures prises pour réduire les coûts (notamment sur les TV).
Le groupe a aussi bénéficié de gains de changes, mais il a en revanche fait état de performances dégradées du côté des mobiles et de ventes moins importantes d'équipements audiovisuels (téléviseurs, matériel audio).
Du côté des appareils photo, si le nombre écoulé a baissé, la transition vers les modèles "experts" ou professionnels est réussie, assure Sony qui avait notamment acquis dans ce domaine le savoir-faire de son compatriote Minolta.
Durant les neuf mois passés en revue (avril à décembre 2015), Sony a dégagé un bénéfice d'exploitation plus que doublé sur un an à 387,7 milliards de yens (près de 3 milliard d'euros). Il avait dû enregistrer l'an passé d'importantes charges de restructuration pour sa filiale de mobiles.
Le groupe a recouvré un peu de latitude sur le plan opérationnel, alors même que son chiffre d'affaires a quasiment stagné sur un an à 6.281,6 milliards de yens (48 milliards d'euros).
Sony privilégie désormais la rentabilité et restreint volontairement son offre pour axer ses produits sur le haut de gamme où les marges sont plus faciles à conserver, les concurrents étant moins nombreux sur ce créneau.
Malgré ces résultats de bon augure, aidés par la baisse du yen, Sony table toujours sur un bénéfice net annuel de 140 milliards de yens.
Les analystes pourraient trouver trop prudente cette attitude puisque le groupe a largement dépassé ce total et laisse donc entendre que le résultat net du quatrième trimestre (période de moindres ventes de produits de loisirs) sera négatif.
Il y a trois mois, Sony avait justifié cette posture "conservatrice" par la prise en compte de possibles aléas et la volonté de ne pas trop promettre pour ne pas avoir ensuite à faire machine arrière, comme cela a été le cas à maintes reprises les années passées.
Le groupe fondé après guerre par Akio Morita avait terminé l'exercice d'avril 2014 à mars 2015 sur une perte nette de 126 milliards de yens (près d'un milliard d'euros).
Kazuo Hirai, actuel PDG qui avait été l'homme-orchestre du redressement des jeux vidéo, a indiqué il y a plusieurs mois déjà que les grosses opérations de réorganisation étaient désormais passées et qu'il s'agissait maintenant de tonifier les activités les plus prometteuses.