PARIS (Reuters) - Le Premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, invite dans le Journal du Dimanche Emmanuel Macron, qui s'émancipe de plus en plus de la tutelle de François Hollande, à ne pas jouer les "Brutus", l'un des assassins de Jules César.
Dans cette interview, le premier secrétaire du PS reproche au ministre, lancé en politique par le chef de l'Etat, un positionnement ni droite-ni gauche, qui ne permettra pas selon lui à la majorité de gagner des suffrages.
"Emmanuel Macron s'imaginait en Sully (du nom d'un conseiller d'Henri IV, NDLR), il ne faudrait pas qu'il finisse en Brutus, comme certains l'y poussent", dit-il, en songeant au sénateur romain qui a donné le dernier coup de poignard à Jules César.
Très présent dans les médias depuis le lancement de son propre mouvement politique début avril, l'ancien secrétaire général adjoint de l'Elysée a multiplié les déclarations jugées transgressives à gauche, allant jusqu'à affirmer qu'il n'était pas l'"obligé" de François Hollande.
Le ministre de l'Economie a présenté son mouvement, "En marche !", comme une tentative pour dépasser les clivages traditionnels et rassembler les personnalités par-delà la division entre la droite et la gauche.
"Sa campagne lui échappe", juge Jean-Christophe Cambadélis.
"Le problème posé à la France, c'est une triple refondation: de la République, de la droite et de la gauche, et pas la dissolution des trois dans une soupe", poursuit le premier secrétaire du PS.
"Cette ligne qu'il prétend porter ne permet pas de rassembler", dit-il encore.
Ces derniers jours, Emmanuel Macron s'est attiré les critiques de certains socialistes, y compris au sein du gouvernement, qui l'accusent de pénaliser son camp par ses initiatives personnelles.
(Simon Carraud)