PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes accentuent leur baisse mercredi à la mi-séance, attestant des craintes renouvelées que suscite la décision de la Grande-Bretagne de quitter l'Union européenne (UE).
Les futures sur indices laissent par ailleurs présager une ouverture de Wall Street en baisse, prolongeant ainsi, à l'instar des places européennes, la tendance de la veille.
À Paris, le CAC 40 laisse 1,71% à 4.092,46 points. À Francfort, le Dax perd 1,68% et à Londres, le FTSE lâche 0,16%, continuant, comme mardi, à paradoxalement mieux résister que ses homologues européens à la tourmente post-Brexit.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 abandonne 1,18% et l'EuroStoxx 50 de la zone euro 1,67%.
"Il est peu probable que les actions européennes surperforment les américaines tant que l'incertitude politique subsiste et que l'impact sur l'économie réelle ne peut pas être évalué. Cette période pourrait être prolongée", commente Valentijn van Nieuwenhuijzen (NN Investment Partners).
"La révision à la baisse de la croissance économique et des résultats empêchera les secteurs cycliques de surperformer, surtout ceux liés aux investissements des sociétés en Europe, tandis que les dépenses de consommation apparaissent aussi vulnérables".
Ce contexte bénéficie aux actifs ayant le statut de valeur refuge. C'est ainsi que le rendement du Bund à 10 ans est tombé pour la première fois en deçà de -0,20% et que le yen a inscrit un pic de trois ans et demi contre le sterling.
La livre a aussi inscrit un nouveau plus bas de 31 ans à 1,2798 dollar face au billet vert, plombée par les craintes de sorties de capitaux et d'une réduction des taux de la part de la Banque d'Angleterre, qui n'a pas fait mystère de son intention de soutenir le système bancaire local.
Tous les indices sectoriels sont à présent dans le rouge, au premier rang desquels celui de l'automobile qui perd 2,2%, entraîné par Volkswagen (DE:VOWG_p) qui laisse près de 3%, troisième plus forte perte de l'indice EuroStoxx 50.
Contre la tendance, le secteur bancaire italien se redresse sensiblement: Unicredit (MI:CRDI) et Intesa Sanpaolo (MI:ISP) prenant respectivement 1,2% et 0,44%, tandis que Monte dei Paschi di Siena, avec un gain de plus de 12%, domine le classement des hausses de l'indice Stoxx 600.
En revanche, une autre banque, Deutsche Bank (DE:DBKGn), est en tête des pertes de l'indice EuroStoxx 50, se délestant de 5,7%.
Aux valeurs encore, Telecom Italia (MI:TLIT), avec une perte de près de 10%, culmine à la première place des reculs de l'indice FTSEurofirst 300. L'action a été un moment réservée à la baisse mercredi matin en Bourse de Milan au lendemain de l'annonce par Iliad d'un accord avec Hutchison et Vimpelcom sur le rachat d'une partie de leurs actifs en Italie, ce qui doit permettre au groupe créé par Xavier Niel de prendre pied dans ce pays.
(Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Bertrand Boucey)