PARIS (Reuters) - EDF (PA:EDF) estime que les réparations requises sur les soudures défectueuses de l'EPR de Flamanville (Manche) pourraient être réalisées d'ici fin 2022, avant l'entrée en service du réacteur, a déclaré jeudi le patron de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN).
L'ASN a estimé mercredi qu'EDF devait réparer les huit soudures de traversée de l'EPR, conduisant l'électricien public à indiquer le lendemain qu'il passait en revue les coûts et le calendrier du projet suite à la décision du régulateur.
Dans un tweet, EDF a ajouté qu'"aucune date n'a été fixée concernant le délai de réparation des soudures" et qu'il se donnait le temps d'analyser les conséquences de la décision de l’ASN. "Un point précis sur le planning et le coût du projet sera réalisé dans les prochaines semaines", a-t-il ajouté.
Bernard Doroszczuk, président de l'ASN, a déclaré à la presse que si les réparations doivent être faites avant l'entrée en service de l'EPR, et en fonction du type de réparations qui seront choisies, EDF estime que le travail pourrait être effectué d'ici la fin de 2022.
Il a ajouté que la décision de l'ASN avait de lourdes conséquences mais que le régulateur n'avait jamais mis en question la conception de l'EPR et les avancées incontestées en terme de sécurité nucléaire.
Bernard Doroszczuk a également indiqué qu'en raison de la situation actuelle, le décret autorisant la construction et les opérations de l'EPR devrait être modifié.
"Le report des opérations de réparation après la mise en service du réacteur soulèverait plusieurs difficultés, notamment au regard de la justification de la sûreté du réacteur durant la période transitoire", a souligné l'ASN dans un communiqué.
EDF, détenu à 83,7% par l'Etat, a dit de son côté qu'il ferait dans les prochaines semaines un point précis sur la suite du projet.
Jean-Bernard Lévy, PDG de l'électricien détenu à 83,7%, a estimé mardi que la reprise de certaines soudures de l'EPR de Flamanville pourrait se traduire par de nouveaux retards dans la mise en service du réacteur.
En juillet 2018, EDF avait annoncé qu'il devait réparer certaines soudures de l'EPR, ce qui a alourdi la facture du projet de 400 millions d'euros supplémentaires, à 10,9 milliards d'euros, et retardé sa mise en service de près d'un an.
Selon le dernier calendrier en date fourni par EDF en juillet 2018 et confirmé en début de l'année, le chargement du combustible du réacteur est prévu au quatrième trimestre 2019 tandis que son raccordement au réseau et son fonctionnement à pleine puissance (1.650 mégawatts) doivent intervenir aux premier et deuxième trimestres de 2020 respectivement.
(Bate Felix et Cyril Altmeyer, avec Gilles Guillaume, édité par Benoît Van Overstraeten et Bertrand Boucey)