PARIS/HELSINKI (Reuters) - La compagnie finlandaise d'électricité TVO a assigné Areva (PA:AREVA) en référé, expliquant craindre que la restructuration en cours du groupe français n'entraîne de nouveaux retards dans la construction du réacteur nucléaire Olkiluoto 3 (OL3).
Un porte-parole de TVO a dit mercredi que la société n'avait pas reçu d'assurances d'Areva que le projet OL3 se verrait accorder les ressources nécessaires afin que le réacteur soit prêt à entrer en activité d'ici 2018, comme prévu.
"Nous avons demandé cela plusieurs fois mais nous n'avons pas reçu les assurances nécessaires", a dit Pasi Tuohimaa, ajoutant que la procédure était engagée auprès du tribunal de commerce de Nanterre.
"Nous voulons des informations sur la restructuration et être sûrs que tous les moyens humains et financiers nécessaires à la fin du chantier seront bien disponibles", a dit le PDG de TVO, Jarmo Tanhua, dans des propos rapportés mercredi par Les Echos, qui ajoute qu'une audience doit avoir lieu d'ici un mois.
Areva a confirmé avoir reçu une assignation en référé de TVO, précisant que le groupe finlandais.
"Notre groupe apportera les réponses nécessaires", a déclaré un porte-parole, ajoutant: "Concernant le chantier OL3, Areva est pleinement mobilisé pour achever le projet dans les meilleurs délais et conformément au calendrier actualisé."
Il a rappelé en outre que les deux groupes conviennent que depuis 2014, le chantier progresse selon les jalons prévus.
Dans le cadre de sa restructuration, le français prévoit de maintenir le contrat OL3 au sein du périmètre d'Areva SA et donc hors de celui de la future société NewCo, qui regroupera les actifs et passifs du groupe liés au combustible nucléaire.
Le plan de sauvetage d'Areva prévoit en outre deux augmentations de capital pour un montant total de cinq milliards d'euros, soit deux milliards pour Areva SA et trois milliards pour NewCo.
EDF (PA:EDF), qui rachète les activités réacteurs d'Areva, souhaite par ailleurs se prémunir contre tous les risques et coûts liés à l'achèvement d'OL3, un réacteur de type EPR qui était initialement être mis en exploitation en 2009. et
TVO et Areva cherchent depuis plusieurs mois une solution au différend qui les oppose sur le réacteur et se rejettent mutuellement la responsabilité des retards et surcoûts.
Ils ont porté le dossier devant la Chambre de commerce internationale (ICC) en vue d'un arbitrage, TVO demandant 2,6 milliards d'euros et le consortium réclamant 3,5 milliards.
(Tuomas Forsell à Helsinki, Julien Ponthus, Benjamin Mallet et Juliette Rouillon, édité par Marc Angrand)