STRASBOURG (Reuters) - La Cour européenne des droits de l’Homme a validé jeudi la condamnation de Jean-Marie Le Pen pour "complicité d'apologie de crimes de guerre et contestation de crimes contre l'humanité" après des propos polémiques sur la Seconde guerre mondiale.
Une peine de trois mois de prison avec sursis et 10.000 euros d’amende avait été prononcée le 8 février 2008, puis confirmée en appel et en cassation, contre celui qui présidait alors le Front national, après une interview publiée le 7 janvier 2005 dans l’hebdomadaire d’extrême droite Rivarol.
Jean-Marie Le Pen estimait que l'occupation allemande de la France entre 1940 et 1944 n'avait "pas été particulièrement inhumaine, même s'il y eut des bavures, inévitables dans un pays de 550.000 kilomètres carrés".
Le tribunal correctionnel de Paris avait jugé que le fondateur du Front national "occult(ait) ou à tout le moins tent(ait) d’instiller un doute sur ce qui a(vait) pu être commis par les nazis sur le territoire français comme la déportation des juifs ou les persécutions contre les résistants".
La Cour européenne des droits de l’Homme déclare irrecevable la contestation par Jean-Marie Le Pen de cette condamnation qu’elle juge "fondée sur des motifs pertinents et suffisants" tandis que la peine infligée ne lui apparaît pas "disproportionnée".
(Gilbert Reilhac, édité par Sophie Louet)