NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York a poursuivi son plongeon, subissant vendredi une septième séance consécutive de baisse et finissant la semaine sur une chute hebdomadaire sans précédent depuis la crise financière de 2008 tandis que la plus grande incertitude continue d'entourer les implications de l'épidémie de coronavirus.
Pour le seul secteur des transports, il faut remonter à septembre 2001 et les attentats contre le World Trade Center et le Pentagone pour retrouver un recul hebdomadaire aussi marqué en pourcentage.
Mais l'intervention de Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale, a freiné la baisse en fin de séance.
Dans un communiqué diffusé une heure et demie avant la clôture, le président de la Fed a souligné que "les fondamentaux de l'économie américaine restaient forts" et que la banque centrale américaine "surveillait étroitement les développements (du coronavirus) et leurs implications sur les perspectives économiques".
"Nous utiliserons nos outils pour agir de manière appropriée afin de soutenir l'économie", a-t-il ajouté.
Le Dow Jones a fini en baisse de -1,39%, ne cédant que 357,28 points à 25.409,36.
Le S&P-500, plus large, a perdu 24,54 points, soit 0,82%, à 2.954,22 tandis que le Nasdaq Composite restait inchangé, reculant à peine de 0,89 points (0,01%) à 8.567,37 points.
Un quart d'heure avant la clôture, le vice-président américain, Mike Pence, a annoncé pour sa part qu'il n'y avait plus qu'un seul patient américain infecté par le coronavirus encore hospitalisé.
Il a ajouté qu'il y avait 15 cas confirmés de contamination aux Etats-Unis auxquels s'ajoutant 46 patients rentrés de l'étranger, porteurs du virus et confinés en quarantaine.
Mais les perturbations dans le secteur des voyages ou bien encore dans les chaînes d'approvisionnement, les fermetures d'écoles ou bien encore les annulations d'événements majeurs pèsent fortement sur les perspectives de croissance mondiale.
Et les espoirs que l'épidémie, apparue en décembre dans la province chinoise du Hubei, serait rapidement endiguées se sont écrasés sur la réalité, au rythme de l'annonce quotidienne de nouveaux cas dans la totalité des continents, au point que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) juge désormais que le risque mondial d'épidémie est "très élevé".
Le 19 février dernier, Wall Street avait touché des records en clôture. Le Dow Jones flirtait avec les 30.000 points, à 29.348,03, et le Nasdaq finissait à 9.817,18 points. "On dirait que certains investisseurs soufflent un peu et se disent que le pire du coronavirus est derrière nous", observait Paul Nolte, gérant chez Kingsview Investment Management à Chicago.
Toutes les séances ont fini depuis dans le rouge.
"L'incertitude planant sur les marchés ne se dissipera que lorsqu'on aura l'impression que le pire est presque passé", souligne vendredi Quincy Krosby, chef stratégiste chez Prudential Financial (NYSE:PRU). "Jusque-là, ce sera prise de risque interdite."
La contagion touche toutes les places boursières, et plus de 5.000 milliards de dollars de capitalisation boursière ont disparu ces derniers jours, quasiment le PIB du Japon.
Sur les marchés des matières premières, le PETROLE poursuit lui aussi sa glissade, avec les anticipations d'un ralentissement de la demande.
Le baril de brut léger américain West Texas Intermediate (WTI) recule de 3,89% à 45,26 dollars tandis que le baril de Brent lâche 3,22% à 50,50$.
(Rodrigo Campos et Sinéad Carew; version française Henri-Pierre André)