par Laetitia Volga
PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont vécu une séance de hausse spectaculaire lundi, la perspective d'un vaccin contre le coronavirus, venue s'ajouter à la victoire de Joe Biden à la présidentielle américaine, ayant dopé l'appétit des investisseurs pour les actifs risqués.
À Paris, le CAC 40 a pris 375,44 points sur la séance, soit 7,57% à 5.336,32 points, un plus haut depuis début mars. Il s'agit de la meilleure performance journalière de l'indice parisien depuis le 24 mars.
Le Footsie britannique a gagné 4,67% et le Dax allemand s'est octroyé 4,94%.
L'indice EuroStoxx 50 est monté de 6,36%, le FTSEurofirst 300 de 3,9% et le Stoxx 600 de 3,98%.
Au moment de la clôture en Europe, Wall Street était elle aussi en grande forme avec des records pour ses trois indices majeurs, le Dow Jones s'adjugeant 4,12% pour se rapprocher des 30.000 points, le Standard & Poor's 500 2,79% et le Nasdaq Composite 0,98%.
Les actions mondiales se sont envolées après l'annonce par le laboratoire Pfizer (NYSE:PFE) que son vaccin expérimental contre le COVID-19 était efficace à plus de 90%, selon les premières données d'une vaste étude.
L'indice mondial MSCI, qui couvre 49 marchés développés et émergents et évoluait déjà à un plus haut historique avec la victoire de Joe Biden à la présidentielle américaine, a accentué ses gains après cette annonce.
"Un vaccin est une pièce importante du puzzle, indispensable à l'économie et aux marchés mondiaux pour mettre fin à la récession. Des obstacles subsistent mais pour l'instant, cela change la donne entre les secteurs gagnants et perdants du COVID-19", a déclaré Karen Ward, responsable de la stratégie marchés EMEA chez JPMorgan (NYSE:JPM) AM.
"Avec la victoire de Biden et une approche multilatérale plus prévisible sur des questions telles que le commerce et le changement climatique, les conditions sont réunies pour une reprise plus équilibrée", a-t-elle ajouté.
Au terme d'un long suspense, Joe Biden a été déclaré samedi vainqueur de la course à la Maison blanche face au président sortant Donald Trump par les grands médias américains. La perspective d'une cohabitation au Congrès, laissant présager de mesures politiques équilibrées, a également rassuré les investisseurs.
VALEURS
Quasiment l'ensemble des indices sectoriels européens ont terminé en hausse, les trois plus fortes progressions revenant aux compartiments de l'assurance (8,65%), de l'énergie (+10,44%) et des banques (+12,33%). L'indice Stoxx des transports et loisirs a bondi, lui, de 7%.
En tête du CAC 40, on retrouve TechnipFMC (PA:FTI), Accor (PA:ACCP) et Unibail-Rodamco-Westfield avec des gains compris entre 20,87% à 24,30%.
JCDecaux (PA:JCDX) a fini en tête du SBF 120 avec un bond de 40,84%, devant le groupe immobilier Klépierre (PA:LOIM) (+31,18%) et le spécialiste de la restauration collective Elior (PA:ELIOR) (+30,99%).
Les groupes de compagnies aériennes Lufthansa (DE:LHAG), IAG (LON:ICAG) et Air-France-KLM ont gagné de 19,88% à 27,4%; l'organisateur de croisières Carnival (LON:CCL) s'est envolé de 37,93%.
Contre la tendance, Teleperformance (PA:TEPRF) et Ubisoft (PA:UBIP), parmi les gagnants du confinement, ont perdu respectivement 5,00% et 5,36%.
TAUX
Sur le marché obligataire, l'optimisme général s'est traduit par une vive remontée des rendements de référence: celui du Bund allemand à dix ans a gagné plus de dix points de base à -0,513% et l'équivalent américain prend 13,6 points à 0,9491%, évoluant à un pic de cinq mois.
CHANGES
L'indice dollar qui mesure les fluctuations de la monnaie américaine face à un panier de référence remonte de 0,73% après être tombé dans la matinée à un plus bas depuis le 1er septembre.
Le yuan a atteint un plus haut depuis juin 2018, la victoire de Joe Biden étant perçue comme plus favorable à des relations apaisées entre la Chine et les Etats-Unis.
L'euro revient sous 1,181 dollar après avoir frôlé 1,19.
PÉTROLE
Porté par les espoirs sur le vaccin, le marché pétrolier est en forte progression. Il profite également des annonces du ministre saoudien de l'Energie qui a indiqué que l'accord de l'Opep et de ses alliés sur la réduction de l'offre pourrait être ajusté pour équilibrer le marché.
Le Brent gagne 7,4% à 42,37 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 8,37% à 40,25 dollars.
(Laetitia Volga, édité par Bertrand Boucey)