PARIS (Reuters) - François Bayrou et Marielle de Sarnez, deux soutiens de poids d'Emmanuel Macron éclaboussés par une enquête judiciaire sur des soupçons d'emplois fictifs dans leur parti, ne feront pas partie du nouveau gouvernement qui doit être annoncé mercredi soir.
La démission du ministre de la Justice et président du MoDem a été confirmée par les services du Premier ministre Edouard Philippe qui, indique-t-on dans son entourage, en a "pris acte".
François Bayrou doit tenir une conférence de presse ce mercredi à 17h00, une heure avant l'annonce prévue du nouveau gouvernement d'Edouard Philippe, remanié comme la tradition le veut à l'issue des élections législatives de dimanche dernier qui ont permis au parti présidentiel La République en marche d'obtenir une majorité absolue à l'Assemblée nationale.
La ministre des Affaires européennes, Marielle de Sarnez, ne fera pas non plus partie du nouveau gouvernement, a-t-on appris dans l'entourage de François Bayrou.
Le parquet de Paris a ouvert début juin une enquête préliminaire afin de faire la lumière sur les soupçons d'emplois fictifs d'assistants de députés européens du MoDem.
Mardi, la ministre des Armées, Sylvie Goulard, elle aussi issue du MoDem, avait annoncé son intention quitter le gouvernement de son plein gré afin de démontrer sa "bonne foi" si elle venait à être entendue dans cette enquête.
Corinne Lepage, ancienne députée européenne du MoDem, qui avait évoqué dans un livre l'emploi d'assistants payés par le Parlement européen pour des tâches relevant du MoDem en France, a salué la décision du ministre de la Justice.
"Je trouve que le décision de François Bayrou l’honore, c’est une décision républicaine, éthique», a-t-elle dit sur RTL.
Il n'y a plus de ministre MoDem au sein du gouvernement sortant du Premier ministre Edouard Philippe.
Au total, quatre ministres ont quitté le gouvernement ces derniers jours, en incluant le ministre LREM de la Cohésion des territoires Richard Ferrand, déstabilisé depuis plusieurs semaines par des révélations sur un montage financier remontant à l’époque où il dirigeait les Mutuelles de Bretagne et qui aurait bénéficié à son épouse.
Le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, confirmant implicitement la démission du Garde des Sceaux, a évoqué un "choix personnel" de la part de Sylvie Goulard et de François Bayrou et estimé que cela "simplifie la situation".
Marielle de Sarnez avait suggéré mardi qu'elle pourrait quitter le gouvernement pour prendre la présidence du groupe MoDem à l'Assemblée nationale.
Richard Ferrand a lui été pressenti pour présider le groupe LREM à l'Assemblée nationale.
(Service France, édité par Yves Clarisse)