PARIS (Reuters) - Les ouvertures intempestives de bouches et poteaux incendie ont pris "une ampleur non connue à ce jour" mercredi en Île-de-France dans un contexte de fortes chaleurs et mettent en péril la lutte contre le feu et l'exploitation des services d'eau potable, a fait savoir Veolia (PA:VIE).
Le n°1 français de la gestion de l'eau a précisé dans un communiqué que, sur le territoire du Syndicat des eaux d'Île-de-France (Sedif), qui assure l'alimentation quotidienne de 4,5 millions d'usagers (hors Paris), le volume distribué a augmenté de près de 50% mercredi.
Cette hausse correspond à environ 500 appareils ouverts et 150.000 m3 perdus, "soit l'équivalent de 60 piscines olympiques" selon Veolia, qui estime à 600.000 m3 les volumes d'eau "gaspillés et perdus" en Île-de-France depuis fin mai.
Toujours selon le groupe, on compte aussi près de 600 ouvertures de bouches à incendies depuis quatre semaines et 100.000 m3 d'eau gaspillée dans la région des Hauts de France, Lille, Tourcoing et Roubaix étant les communes les plus concernées.
Veolia souligne que "l'ouverture sauvage des bouches et poteaux incendie rend les appareils inutilisables en cas d'incendie et entraîne une chute de pression qui met à mal la lutte contre le feu et l'exploitation du service de l'eau potable".
Le phénomène engendre aussi "l'inondation des voies de circulation, des parkings et des caves, des dommages aux véhicules et des risques d'accidents, et même des blessures dues à la forte pression de l'eau qui jaillit du réseau et peut former un geyser de 5 à 6 mètres de hauteur".
Le groupe en appelle "au civisme et à la responsabilité des usagers" dans un contexte d'extension du phénomène, jusqu'à présent concentré sur certaines communes de Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne.
(Benjamin Mallet, édité par Cyril Altmeyer)