Le gel des salaires des fonctionnaires annoncé jeudi par le gouvernement concernera l'année 2018, a indiqué vendredi le ministre de l'Action et des Comptes publics Gérald Darmanin, ajoutant qu'il n'était pas question de revenir sur les hausses décidées pour 2017.
"Il y a eu une augmentation qui a été décidée par le précédent gouvernement, on les assume cette année", a déclaré le ministre sur BFMTV et RMC, ajoutant que le blocage des rémunération interviendrait l'année prochaine.
M. Darmanin avait annoncé jeudi soir un gel du point d'indice pour les agents de la fonction publique, à la suite de la publication d'un audit alarmiste de la Cour des comptes sur l'état du déficit, mais sans en préciser le calendrier.
"Ce que j'ai dit aux syndicats de la fonction publique, c'est que nous ne pouvons pas avec les moyens de la France poursuivre ces augmentations", a-t-il déclaré le ministre, réfutant malgré tout le terme d'"austérité" budgétaire.
"En 2018, il n'y aura pas d'augmentation du point de l'indice. Cela ne veut pas dire qu'il n'y en aura pas pendant tout le quinquennat", a-t-il déclaré.
Après une période de gel depuis le 1er juillet 2010, la valeur du point de l'indice a été augmentée de 0,6% en juillet 2016 et de nouveau de 0,6% en février 2017. Ces deux revalorisations ont entraîné un hausse de la masse salariale de 2,5 milliards d'euros.
Le gel du point de l'indice fait partie des pistes proposées par l'audit de la Cour des comptes, qui a appelé à des mesures d'économies importantes pour contenir le déficit français à 3% du PIB en 2017 et 2018, en respect des traités européens.
Interrogé sur les autres mesures d'économies qu'il entendait mettre en oeuvre, notamment pour l'année 2017, M. Darmanin s'est refusé à toute précision, renvoyant au discours de politique générale du Premier ministre, prévu mardi.
"Tout le monde va contribuer. Nous devons tous collectivement faire des efforts", a-t-il prévenu, en répétant que le gouvernement respecterait la règle des 3% de déficit exigée par Bruxelles, sans procéder à des hausses d'impôts.
D'après la Cour des comptes, qui a dénoncé dans son audit la gestion budgétaire du gouvernement sortant, accusé d'avoir manque de "sincérité" dans ses prévisions, 4 à 5 milliards d'euros manquent actuellement à l'appel pour ramener le déficit sous les 3%.