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Le sort des "constructifs" décidé à l'automne

Publié le 11/07/2017 20:55
Mis à jour le 11/07/2017 21:00
© Reuters. LE SORT DES "CONSTRUCTIFS" DÉCIDÉ À L'AUTOMNE

par Simon Carraud et Emile Picy

PARIS (Reuters) - Les Républicains (LR) ont décidé mardi de renvoyer à l'automne toute décision définitive sur le cas des "constructifs", poussés vers la sortie par une partie des dirigeants qui leur reprochent d'avoir pactisé avec l'exécutif mais déterminés pour certains à garder leur place au sein du parti.

En attendant, les six mis en cause - quatre ministres dont le premier d'entre eux, Edouard Philippe, et deux députés accusés d'avoir formé un groupe dissident à l'Assemblée nationale - sont suspendus de leurs fonctions, a précisé à Reuters un participant au bureau politique.

Gérald Darmanin, ministre de l'Action et des Comptes publics, perd au moins provisoirement son titre de président de la fédération du Nord et le secrétaire d'Etat Sébastien Lecornu celui de secrétaire général de la fédération de l'Eure.

C'est à une "commission spéciale", composée des ex-députés Patrick Ollier, Isabelle Le Callennec et Jean Léonetti, qu'il reviendra de se prononcer sur une éventuelle exclusion, probablement après les élections sénatoriales de septembre.

En repoussant ainsi la sentence, les cadres de LR évitent d'aggraver les fractures au sein de la formation, secouée par les défaites du printemps et tiraillée depuis lors entre sa frange "constructive", prête à travailler avec Emmanuel Macron, et son aile plus orthodoxe, attachée à une opposition stricte.

Le numéro un, Bernard Accoyer, craignait en particulier les effets qu'aurait produits une exclusion en bloc.

"Nous n'allons pas tomber dans le double piège. Le double piège qui serait celui de donner l'image du coupeur de tête sans réfléchir ou bien dans celui qui est tendu par Emmanuel Macron depuis le début qui (...) voudrait faire exploser complètement la droite", a-t-il déclaré dans la matinée sur France 2.

Le secrétaire général du parti, qui assure l'intérim en attendant l'élection d'un président en décembre, n'était pas le seul à chercher une formule permettant de préserver les apparences.

"L'IDÉE N'EST PAS D'ÊTRE BRUTAL"

"Je leur refuse ce statut de victime", avait par exemple jugé Bruno Retailleau, fidèle parmi les fidèles de François Fillon durant la campagne présidentielle, sur CNEWS.

"Je crois que (l'exclusion) est un terme qu'il ne faut pas employer parce que c'est un terme violent, l'idée n'est pas d'être brutal", avait abondé Eric Woerth sur BFM TV.

Au sein de LR, certains, comme Eric Ciotti, avaient plaidé publiquement pour une éviction pure et simple, en reprochant aux "constructifs" d'avoir entretenu la confusion et par conséquent d'avoir contribué à la défaite de plusieurs dizaines de candidats aux législatives du mois de juin.

Mais d'autres, à l'image du président du Sénat Gérard Larcher, s'opposaient à une telle mesure, au nom de la pluralité nécessaire à droite.

Sans compter que LR devait statuer sur des cas différents : le Premier ministre, Edouard Philippe, est de facto devenu chef de file de la majorité macronienne tandis que Thierry Solère tient rester dans son parti et envisage même de postuler à la présidence lors du prochain congrès.

"Laissons les adhérents décider de ce qu'ils voudront faire de ce parti Les Républicains, laissons les députés dont je fais partie tenir les engagements qu'ils ont pris devant les électeurs", a déclaré Thierry Solère sur BFM TV, au moment même où se tenait le bureau politique.

"Je suis parfaitement dans l'ADN de ma famille politique", s'est-il justifié. "Et ceux qui veulent entraîner Les Républicains dans un parti de droite identitaire ne seront pas membres des Républicains. A ce moment-là, je n'ai qu'à leur dire, allez au Front national, ils vous tendront les bras."

LA DROITE MENACÉE DE DISLOCATION

Gérald Darmanin ou Edouard Philippe ne voyaient pour leur part aucun motif valable à leur exclusion puisqu'ils estiment porter, au gouvernement, des propositions défendues de longue date par la droite, comme le rétablissement du jour de carence pour les fonctionnaires ou la baisse des impôts.

"Un parti a-t-il intérêt à exclure des ministres et des députés qui engagent un programme de réformes ambitieuses, maîtrisent les dépenses publiques, baissent les impôts, alors que les deux tiers de son groupe parlementaire n’ont pas voté contre le discours de politique générale ?", demande-t-il dans un entretien à paraître mercredi dans Les Echos.

"Je vois avec tristesse la base du parti politique que j’ai contribué à fonder aux côtés d’Alain Juppé (l'UMP en 2002-NDLR) s’étioler au fur et à mesure des années", ajoute-t-il.

Au-delà du sort personnel des "constructifs", le débat de mardi illustre les interrogations plus fondamentales de la droite, divisée comme rarement sur sa ligne politique et menacée de dislocation.

Les discussions devraient être tranchées avec l'élection du prochain président, les 10 et 17 décembre prochains.

Lors du bureau politique de mardi, les dirigeants ont arrêté ces dates ainsi que les modalités de cette élection interne, qui sera supervisée par Anne Levade, déjà à la manoeuvre lors de la primaire présidentielle de novembre 2016.

Pour l'heure, aucune figure majeure du parti ne s'est déclarée même si le droitier Laurent Wauquiez, bête noire pour une partie des cadres, prépare le terrain.

© Reuters. LE SORT DES "CONSTRUCTIFS" DÉCIDÉ À L'AUTOMNE

Xavier Bertrand et Valérie Pécresse, que certains poussaient à se présenter pour incarner une sensibilité plus centrale, ont renoncé à tour de rôle pour, ont-ils justifié, ne pas relancer une guerre des chefs.

(Edité par Sophie Louet)

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