MOSCOU (Reuters) - Les Témoins de Jéhovah, organisation chrétienne basée aux Etats-Unis, ont annoncé mardi leur intention de contester leur interdiction définitive en Russie devant la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) à Strasbourg.
Lundi, le dernier recours de l'association devant la plus haute instance judiciaire russe a été rejeté. La Cour suprême de Russie, réunie en formation de trois magistrats, a confirmé sa décision d'avril dernier, prise en formation restreinte à un seul magistrat, qui avait jugé l'organisation américaine "extrémiste" et ordonné à ce titre sa dissolution en Russie.
Joint par téléphone, Yaroslav Sivoulski, membre de l'Association européenne des témoins chrétiens de Jéhovah, a expliqué que le recours devant la cour de Strasbourg se ferait "le plus tôt possible" et que toutes les autres voies de recours en Russie avaient été épuisées.
La vie religieuse en Russie est dominée par l'église orthodoxe, qui dispose d'une influence politique considérable et bénéficie du soutien du président Vladimir Poutine.
Préalablement à l'interdiction de l'association, les autorités russes avaient inscrit plusieurs de ses publications sur une liste d'écrits interdits parce que considérés comme de la littérature extrémiste.
Fondée à la fin du XIXe siècle aux Etats-Unis, les Témoins de Jéhovah, connus pour leur méthode de recrutement basée sur le porte-à-porte, revendiquent 175.000 sympathisants en Russie.
(Andrew Osborn; Danielle Rouquié pour le service français)