MADRID (Reuters) - Le président destitué de l'exécutif catalan a lancé mardi un nouvel appel à la formation d'un front uni pour les élections régionales anticipées du 21 décembre, à quelques heures du dépôt des listes.
Carles Puigdemont, qui s'est rendu à Bruxelles fin octobre après sa destitution par Madrid et la dissolution du Parlement de Barcelone, est sous le coup d'un mandat d'arrêt européen. Placé en garde à vue dimanche, il a été remis en liberté le lendemain dans l'attente de l'examen de ce mandat par la justice belge.
Le Parti démocrate européen catalan (PDeCAT) de Puigdemont et la Gauche républicaine de Catalogne (ERC) d'Oriol Junqueras ont évoqué ce week-end l'idée de se présenter sous la même bannière, mais leur alliance doit être déclarée avant la fin de la journée, ce qui leur laisse peu de temps pour combler leurs divergences.
Sergi Sabria, porte-parole d'ERC, n'a pas exclu lundi la formation d'une coalition avec le PDeCAT, à condition que d'autres formations, telles que Candidature d'unité populaire (CUP), s'y associent. Or le mouvement d'extrême gauche n'a toujours pas décidé s'il allait participer ou non au scrutin.
Les sondages promettent une courte majorité aux indépendantistes et un front uni augmenterait leurs chances de succès.
"L'idéal serait une vaste liste régionale de partis (...) PDeCAT, CUP, Podemos, ERC... en faveur de la liberté et de la démocratie", a déclaré mardi Carles Puigdemont au micro de Radio Catalunya.
"L'Etat espagnol commet une répression brutale (...) Si nous n'affrontons pas la répression ensemble, l'Etat espagnol risque de remporter ce combat", a-t-il averti.
Deux cents maires indépendantistes de la région se sont rendu mardi à Bruxelles pour lui exprimer leur soutien. Ils doivent se réunir à 16h00 GMT pour manifester.
(Raquel Castillo et Julien Toyer, Jean-Philippe Lefief pour le service français, édité par Tangi Salaün)