par Tanya Agrawal
(Reuters) - La Bourse de New York a terminé en hausse vendredi la séance raccourcie du "Black Friday", le S&P 500 et le Nasdaq battant leurs records à la faveur d'une hausse d'Amazon (NASDAQ:AMZN) et des valeurs de la distribution avec le solide départ de la période commerciale des fêtes de fin d'année aux Etats-Unis.
Les secteurs des ressources de base et de l'énergie, soutenus par la hausse des cours des matières premières, ont aussi contribué à la progression de Wall Street.
Après deux années décevantes, les consommateurs sont au rendez-vous aussi bien sur les sites de commerce en ligne que dans les grands magasins, ont dit des analystes et des cabinets de consultants spécialisés.
L'indice Dow Jones a gagné 31,81 points (0,14%) à 23.557,99. Le S&P-500, plus large, a pris 5,34 points, soit 0,20% à 2.602,42 points, record en clôture après un nouveau plus haut en séance, tandis que le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 21,80 points (0,32%) à 6,889,16 points, un record en clôture juste en-dessous de son plus haut du jour.
Sur l'ensemble de la semaine, le Dow et le S&P ont gagné respectivement 0,85% et 0,9%, affichant leur première performance positive en trois semaines. Le Nasdaq s'est adjugé près de 1,6%, enregistrant sa meilleure performance depuis la première semaine du mois de septembre.
L'indice du compartiment de la distribution a terminé en hausse de 0,75%, lui aussi juste en-dessous du record atteint durant la séance, emmené par Amazon qui a pris 2,58%.
"Amazon est extrêmement important pour le secteur de la distribution et le fait qu'Amazon ait continué de progresser augure bien de la période commerciale de fin d'année et des perspectives de Wall Street", a dit Adam Sarhan, directeur général de 50 Park Investments.
Les distributeurs traditionnels qui ont renforcé leur présence en ligne ont aussi été recherchés.
Macy's a terminé en hausse de 2,1%. Le directeur général de la chaîne de grands magasins a déclaré à CNBC que l'entreprise était en meilleure posture cette année que l'année dernière et qu'elle avait enregistré une solide demande en ligne.
D'autres grandes enseignes comme Kohl's, Gap et J.C. Penney ont terminé sur des hausses de 1% à 1,6%. Wal Mart a gagné 0,23%.
Certains distributeurs sont toutefois restés à l'écart de la hausse du secteur comme Target qui cède 2,8% et Bed Bath & Beyond qui abandonne 1,9%.
LES VENTES EN LIGNES SCRUTÉES
"Les investisseurs vont attacher beaucoup d'importance à la répartition des achats entre commerce en ligne et commerces traditionnels", a dit Andre Bakhos, directeur général de Janlyn Capital.
Le consultant Adobe Analytics a indiqué que les ventes en ligne ont connu un "solide début" pour ce Black Friday, représentant 640 millions de dollars (536 millions d'euros) dans les premières heures, en hausse de 18,4% par rapport à l'année dernière. Le consultant anticipe une progression de 13,8% sur l'ensemble de la journée.
Toujours selon Adobe Analytics, les consommateurs américains ont dépensé jeudi 2,87 milliards de dollars (2,4 milliards d'euros) en ligne à l'occasion de Thanksgiving, soit une progression de 18,3%. De nombreux magasins ont également enregistré un regain d'affluence, ayant ouvert leurs portes plus tôt à la veille du Black Friday.
Huit des onze principaux compartiments sectoriels du S&P ont terminé en hausse avec par exemple l'indice des valeurs technologiques qui s'adjuge 0,54% suivi par celui de des matériaux de base et de l'énergie qui prennent respectivement 0,45% et 0,27% avec la hausse des cours des matières premières et du pétrole.
Les cours du brut léger américain ont progressé de plus de 1,5% à un plus haut de plus de deux ans à près de 59 dollars le baril après la fermeture partielle de l'important oléoduc nord-américain Keystone, qui se traduit par une réduction de l'offre aux Etats-Unis.
Le cuivre s'est rapproché d'un plus haut d'un mois, soutenu par le recul du dollar et une baisse des approvisionnements.
Les volumes échangés ont porté sur 2,68 milliards de titres, très en deçà de la moyenne de 6,48 milliards de titres des 20 dernières séances.
Sur le marché des changes, le dollar est en net repli, son indice contre un panier de devises de référence tombant à un plus bas depuis fin septembre à 92,8.
Le billet vert pâti à la fois de la vigueur de l'euro porté par le dynamisme de l'économie européenne et du plafonnement des taux aux Etats-Unis dans un contexte de faiblesse persistante de l'inflation.
Les rendements des Treasuries se sont très légèrement tendus sans sortir de la fourchette étroite dans laquelle ils évoluent depuis une semaine et demi avec le regain de doute des investisseurs sur une remontée de l'inflation.
Le rendement de l'emprunt de référence à 10 ans ressort à 2,34% contre 2,32% mercredi, à la veille d'une journée de clôture des marchés Thanksgiving.
(Marc Joanny pour le service français, édité par Bertrand Boucey)