La Bourse de Paris a signé une cinquième séance de baisse d'affilée jeudi (-1,17%), après une réunion de la Banque centrale européenne sans surprise et largement éclipsée par la prochaine publication des chiffres de l'emploi américain.
L'indice CAC 40 a perdu 48,61 points à 4.099,91 points, dans un volume d'échanges modéré de 3,3 milliards d'euros. La veille, il avait lâché 0,57%.
Parmi les autres marchés européens, Francfort a perdu 0,18% et Londres 0,61%. L'Eurostoxx 50 a lâché 1,29%.
Le marché parisien a fait une brève incursion dans le vert en début de journée, avant de perdre régulièrement du terrain jusqu'à la clôture. Wall Street était également orienté en baisse.
Le CAC 40 revient à ses niveaux de début septembre, après avoir perdu 4,7% lors des cinq dernières séances.
"Ce sont toujours les mêmes raisons qui font baisser les marché depuis le début de la semaine, à savoir que les bons chiffres américains renforcent les spéculations sur une future action de la Fed", souligne Andrea Tuéni, analyste chez Saxo Banque.
Selon lui, les investisseurs estiment que la Réserve fédérale américaine pourrait commencer à réduire ses rachats d'actifs lors de sa réunion de mi-décembre, compte tenu des derniers indicateurs qui sont rassurants sur la reprise aux États-Unis.
L'économie américaine a ainsi progressé davantage que prévu au troisième trimestre, affichant une croissance de 3,6% en rythme annuel, selon une deuxième estimation. Les inscriptions hebdomadaires au chômage ont quant à elles reculé davantage qu'attendu pour la semaine close le 30 novembre.
Enfin, si les commandes industrielles ont reculé en octobre, leur contraction a été un peu moindre qu'attendu par les analystes.
Le marché attend désormais avec impatience la publication du rapport mensuel sur l'emploi américain pour le mois de novembre, prévue vendredi. Ce sera le dernier indicateur d'importance avant la prochaine réunion de la Fed.
"Le marché attend les chiffres de demain avec beaucoup de prudence. Ils pourraient donner une indication finale sur la politique de la Fed", prévient M. Tuéni.
Principal rendez-vous de la journée en zone euro, la réunion de la Banque centrale européenne (BCE) a en revanche peu inspiré les investisseurs.
Il faut dire que ce rendez-vous "était un non-événement" et Mario Draghi, le président de l'institution, "n'a vraiment pas surpris", juge Olivier Noël, gérant chez Turgot Asset Management.
La BCE a maintenu son principal taux d'intérêt directeur au niveau historiquement bas de 0,25%, une décision largement attendue car ce taux avait déjà été abaissé d'un quart de point en novembre pour contrer les risques de déflation.
M. Tuéni estime quant à lui que le discours de la BCE "a été un peu moins accommodant que prévu", cette dernière étant même légèrement plus optimiste sur la croissance en 2014.
Parmi les valeurs, les banques ont souffert, à l'image de BNP Paribas (-1,67% à 51,85 euros), Crédit Agricole (-1,44% à 8,88 euros) et Société Générale (-1,60% à 39,73 euros). BNP Paribas a conclu un accord avec son homologue néerlandaise Rabobank pour lui racheter sa filiale polonaise, valorisée 1 milliard d'euros par cette transaction.
Les valeurs les plus dépendantes de la conjoncture ont souffert, avec Saint-Gobain (-2,16% à 36,20 euros) et Schneider Electric (-2,56% à 57,89 euros).
En revanche, Rémy Cointreau a pris 2,67% à 61,99 euros après l'autorisation par le conseil d'administration d'un programme de rachat d'actions.
Renault a reculé (-1,66% à 60,48 euros). Le Français et le constructeur automobile chinois Dongfeng ont reçu le feu vert des autorités chinoises pour constituer une coentreprise en Chine.
Peugeot PSA Citroën a perdu 2,93% à 11,75 euros. Le groupe "étudie la possibilité d'assembler de nouveau des véhicules au Nigeria", où il possède une usine en sommeil.
TF1 a bénéficié d'un commentaire favorable de Morgan Stanley (+0,27% à 12,93 euros).
Dassault Systèmes a pris 1,63% à 84,05 euros. Le groupe va acheter la société allemande RTT, spécialiste de la visualisation 3D, sur la base d'une valorisation de 170 millions d'euros.
Wendel a lâché 0,10% à 98,85 euros. La société d'investissement a annoncé des négociations exclusives entre sa filiale de matériaux de construction Materis et le fonds Astorg en vue de lui céder Kerneos, son activité d'aluminates de calcium.
Pierre et Vacances a gagné 5,38% à 24,11 euros après avoir nettement creusé sa perte nette sur son exercice décalé 2012-2013, à 47,7 millions d'euros, en raison de charges exceptionnelles et de coûts de restructuration.
Enfin, BioAlliance Pharma a pris 2,50% à 4,10 euros après avoir reçu le feu vert de l'agence américaine des médicaments (FDA) pour mener les essais cliniques de Phase III de son produit Livatag dans le cancer primitif du foie.