Le volume des prêts accordés par les banques chinoises a rebondi en mars par rapport à février, ont indiqué mardi les autorités mais les experts ne croient pas pour autant à un assouplissement monétaire significatif.
Les établissements bancaires ont accordé 1.050 milliards de yuans (122,9 milliards d'euros) de nouveaux prêts le mois dernier, contre 644,5 milliards en février, selon la banque centrale chinoise (PBOC).
Ce volume de prêts représente un repli d'environ 1% par rapport à mars 2013 et s'établit légèrement en deçà de la prévision médiane des économistes interrogés par l'agence Dow Jones, qui tablaient sur 1.000 milliards de yuans.
Les prêts bancaires s'étaient effondrés de moitié en février par rapport à janvier, plombés notamment par une contraction des financements accordés aux sociétés d'investissement après plusieurs défauts de paiements dans le secteur.
Néanmoins, les analystes ne voyaient pas pour autant dans le fort rebond de mars le signe d'un quelconque infléchissement significatif de la banque centrale chinoise, en dépit du ralentissement de la deuxième économie mondiale.
"Le bond des nouveaux prêts ne traduit pas un changement de politique mais reflète plutôt des facteurs saisonniers du mois de mars où les crédits augmentent avant la clôture du premier trimestre", observait Julian Evans-Pritchard, analyste du cabinet Capital Economics.
"Malgré l'accroissement des prêts bancaires et l'amélioration des conditions de liquidité sur le marché interbancaire (où les établissements se prêtent des fonds entre eux, ndlr) durant mars, on assiste toujours à une tendance au ralentissement du crédit", a-t-il insisté.
L'ensemble des nouveaux crédits -- ou "social financing", une mesure large qui inclut les prêts accordés par divers organismes en dehors du système bancaire -- ont grimpé à 2.070 milliards de yuans en mars selon la PBOC, très au-dessus des 938,7 milliards du mois précédent mais en chute de 30% sur un an.
La banque centrale a également indiqué que les réserves chinoises en devises étrangères avaient atteint 3.950 milliards de dollars fin mars, contre 3.820 milliards fin 2013.
Soucieuses d'endiguer l'envolée des dettes publiques et privées et les spirales spéculatives, la PBOC avait infligé en 2013 plusieurs coups de vis aux conditions de crédit. Pékin s'était ensuite engagé à maintenir une politique monétaire "prudente".