par Robin Emmott et Sabine Siebold
BRUXELLES (Reuters) - L'Union européenne a annoncé vendredi de nouvelles sanctions économiques contre la Russie en raison de son rôle dans la crise ukrainienne tout en indiquant qu'elles pourraient être suspendues en cas de respect du cessez-le-feu conclu entre Kiev et les séparatistes pro-russes et de retrait par Moscou de ses troupes d'Ukraine.
Ces décisions ont été prises au niveau des ambassadeurs, chargés d'aplanir les dernières divergences entre Etats membres après que les chefs d'Etat et de gouvernement des Vingt-Huit se furent entendus samedi dernier sur le principe de ce troisième train de sanctions.
"Les ambassadeurs se sont accordés sur un paquet de sanctions contre des individus et des secteurs de l'économie russe", a déclaré un haut diplomate de l'UE impliqué dans les discussions de vendredi.
"La mise en oeuvre est attendue lundi", a dit ce diplomate à Reuters. "Un cessez-le-feu doit tenir pour que les sanctions soient levées."
Une nouvelle série de 24 noms a été ajoutée à la liste des personnes qui se voient interdire l'entrée dans l'Union européenne et dont les avoirs qu'elles détiendraient dans l'UE sont gelés.
Auparavant, des diplomates avaient évoqué l'hypothèse d'un report d'une semaine pour l'entrée en vigueur de ces sanctions, afin de donner au président russe Vladimir Poutine le temps de prouver son souhait de parvenir à un règlement du conflit. Il semble que la ligne moins indulgente l'ait emporté lors des discussions entre ambassadeurs européens.
UN OUTIL EFFICACE
"Cela donnera à l'Union européenne un outil efficace, qui devrait nous permettre de fournir une réponse en peu de temps. Cela accroîtra l'efficacité des mesures déjà en vigueur", ont déclaré les présidents de la Commission européenne José Manuel Barroso et du Conseil européen Herman Van Rompuy en confirmant que ces sanctions entreraient en vigueur lundi.
Les représentants du gouvernement ukrainien et des rebelles pro-russes ont conclu vendredi un accord de cessez-le-feu vendredi à Minsk mais la chancelière allemande Angela Merkel a souligné que la signature de l'accord n'était pas en elle-même suffisante pour arrêter les sanctions.
Elle a précisé lors d'une conférence de presse au sommet de l'Otan au Royaume-Uni que le respect du cessez-le-feu devait être vérifié, de même que le retrait des troupes russes ainsi que l'établissement d'une zone tampon.
Les sanctions pourront être suspendues, a-t-elle précisé, en cas de mise en oeuvre effective du cessez-le-feu.
Le Royaume-Uni est également allé dans ce sens.
Plusieurs pays européens, en particulier la République tchèque et la Slovaquie, ont ouvertement exprimé leurs doutes sur la pertinence de ces sanctions, l'enjeu pour de nombreux gouvernements étant de limiter l'impact négatif de ces mesures sur les économies de leur propre pays.
Le détail des sanctions finalement adoptées et les textes relatifs ne seront pas publiés avant la semaine prochaine. Elles élargissent l'interdiction d'exporter des biens à usage double (civil et militaire) afin d'inclure une dizaine d'entreprises russes supplémentaires, et plus seulement issues du secteur de la défense, comme c'était le cas jusqu'ici.
LE MINISTRE RUSSE DE LA DÉFENSE PAS SANCTIONNÉ
Par ailleurs, toutes les entreprises publiques russes sont désormais sujettes à des restrictions en ce qui concerne leurs opérations d'emprunt ou de levée des fonds sur les marchés européens de capitaux. Cette mesure concernait uniquement les banques jusqu'à présent.
La durée de la dette qu'elles peuvent émettre est ramenée de 90 à 30 jours.
Ces mesures devraient toucher en particulier Gazprom, premier producteur mondial de gaz, dont la filiale bancaire Gazprom Bank et la filiale pétrolière Gazprom Neft pourraient tomber sous le coup de ces nouvelles sanctions, a dit un diplomate.
Afin de compliquer le financement par la Russie de vastes projets d'infrastructures, telles qu'oléoducs ou ponts, qui nécessitent des sommes tellement importantes qu'une banque ne peut pas les avancer seule, l'UE va aussi interdire les prêts syndiqués en faveur des entreprises contrôlées par l'Etat russe.
L'interdiction de vendre des technologies de pointe au secteur russe de l'énergie a été élargie afin d'inclure la recherche et le savoir-faire sur l'exploration de certains gisements difficiles, tels que le gaz de schiste ou les gisements en Arctique.
L'idée de sanctionner le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, en lui interdisant l'entrée dans l'UE et en gelant ses avoirs, a en reva
par Robin Emmott et Sabine Siebold
BRUXELLES (Reuters) - L'Union européenne a annoncé vendredi de nouvelles sanctions économiques contre la Russie en raison de son rôle dans la crise ukrainienne tout en indiquant qu'elles pourraient être suspendues en cas de respect du cessez-le-feu conclu entre Kiev et les séparatistes pro-russes et de retrait par Moscou de ses troupes d'Ukraine.
Ces décisions ont été prises au niveau des ambassadeurs, chargés d'aplanir les dernières divergences entre Etats membres après que les chefs d'Etat et de gouvernement des Vingt-Huit se furent entendus samedi dernier sur le principe de ce troisième train de sanctions.
"Les ambassadeurs se sont accordés sur un paquet de sanctions contre des individus et des secteurs de l'économie russe", a déclaré un haut diplomate de l'UE impliqué dans les discussions de vendredi.
"La mise en oeuvre est attendue lundi", a dit ce diplomate à Reuters. "Un cessez-le-feu doit tenir pour que les sanctions soient levées."
Une nouvelle série de 24 noms a été ajoutée à la liste des personnes qui se voient interdire l'entrée dans l'Union européenne et dont les avoirs qu'elles détiendraient dans l'UE sont gelés.
Auparavant, des diplomates avaient évoqué l'hypothèse d'un report d'une semaine pour l'entrée en vigueur de ces sanctions, afin de donner au président russe Vladimir Poutine le temps de prouver son souhait de parvenir à un règlement du conflit. Il semble que la ligne moins indulgente l'ait emporté lors des discussions entre ambassadeurs européens.
UN OUTIL EFFICACE
"Cela donnera à l'Union européenne un outil efficace, qui devrait nous permettre de fournir une réponse en peu de temps. Cela accroîtra l'efficacité des mesures déjà en vigueur", ont déclaré les présidents de la Commission européenne José Manuel Barroso et du Conseil européen Herman Van Rompuy en confirmant que ces sanctions entreraient en vigueur lundi.
Les représentants du gouvernement ukrainien et des rebelles pro-russes ont conclu vendredi un accord de cessez-le-feu vendredi à Minsk mais la chancelière allemande Angela Merkel a souligné que la signature de l'accord n'était pas en elle-même suffisante pour arrêter les sanctions.
Elle a précisé lors d'une conférence de presse au sommet de l'Otan au Royaume-Uni que le respect du cessez-le-feu devait être vérifié, de même que le retrait des troupes russes ainsi que l'établissement d'une zone tampon.
Les sanctions pourront être suspendues, a-t-elle précisé, en cas de mise en oeuvre effective du cessez-le-feu.
Le Royaume-Uni est également allé dans ce sens.
Plusieurs pays européens, en particulier la République tchèque et la Slovaquie, ont ouvertement exprimé leurs doutes sur la pertinence de ces sanctions, l'enjeu pour de nombreux gouvernements étant de limiter l'impact négatif de ces mesures sur les économies de leur propre pays.
Le détail des sanctions finalement adoptées et les textes relatifs ne seront pas publiés avant la semaine prochaine. Elles élargissent l'interdiction d'exporter des biens à usage double (civil et militaire) afin d'inclure une dizaine d'entreprises russes supplémentaires, et plus seulement issues du secteur de la défense, comme c'était le cas jusqu'ici.
LE MINISTRE RUSSE DE LA DÉFENSE PAS SANCTIONNÉ
Par ailleurs, toutes les entreprises publiques russes sont désormais sujettes à des restrictions en ce qui concerne leurs opérations d'emprunt ou de levée des fonds sur les marchés européens de capitaux. Cette mesure concernait uniquement les banques jusqu'à présent.
La durée de la dette qu'elles peuvent émettre est ramenée de 90 à 30 jours.
Ces mesures devraient toucher en particulier Gazprom, premier producteur mondial de gaz, dont la filiale bancaire Gazprom Bank et la filiale pétrolière Gazprom Neft pourraient tomber sous le coup de ces nouvelles sanctions, a dit un diplomate.
Afin de compliquer le financement par la Russie de vastes projets d'infrastructures, telles qu'oléoducs ou ponts, qui nécessitent des sommes tellement importantes qu'une banque ne peut pas les avancer seule, l'UE va aussi interdire les prêts syndiqués en faveur des entreprises contrôlées par l'Etat russe.
L'interdiction de vendre des technologies de pointe au secteur russe de l'énergie a été élargie afin d'inclure la recherche et le savoir-faire sur l'exploration de certains gisements difficiles, tels que le gaz de schiste ou les gisements en Arctique.
L'idée de sanctionner le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, en lui interdisant l'entrée dans l'UE et en gelant ses avoirs, a en revanche été rejetée, ont dit des diplomates.
(Avec le bureau de Bruxelles; Bertrand Boucey et Danielle Rouquié pour le service français)