PARIS (Reuters) - Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a pris mardi la défense des chrétiens d'Orient et dénoncé la "barbarie" des djihadistes et un "crime contre l'humanité" dans un appel solennel proclamé à la Grande Mosquée de Paris.
"L'Appel de Paris", qui sera suivi d'une action le 12 septembre dans toutes les mosquées de France et d'Europe à l'occasion de la grande prière du vendredi, se veut un cri d'urgence et un texte fondateur.
Les organisateurs entendent également lancer une conférence internationale rassemblant à Paris les autorités religieuses et politiques de France, d'Europe et d'Orient afin "d'adopter des résolutions fortes", précise le CFCM.
Le texte est signé notamment par Dalil Boubakeur, recteur de la Grande Mosquée de Paris et président du CFCM, ainsi que par Patrick Karam, président de la Coordination "Chrétiens d'Orient en Danger" (CHREDO).
Les signataires "dénoncent sans ambiguïté les actes terroristes qui constituent des crimes contre l'humanité et déclarent solennellement que ces groupes, leurs soutiens et leurs recrues ne peuvent se prévaloir de l'islam".
"Des barbares sont en train de perpétrer les pires crimes contre l'humanité et menacent actuellement les populations mais aussi la stabilité et la paix entre les peuples de toute la région", ajoute le texte.
Les signataires affirment le "droit inaliénable de leurs frères chrétiens d'Orient à rester et à vivre sur leur terre dans la dignité et la sécurité et à pratiquer leur foi en toute liberté".
Dans Le Figaro, mardi, Dalil Boubakeur réfute par avance "les moues cyniques devant la soi-disant impuissance de ce genre d'appel". "Nous sommes ici dans une guerre culturelle. A la force des armes, nous opposons la force spirituelle et la force de l'esprit", dit-il.
Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a salué cette initiative qui "témoigne de la capacité des cultes à se rassembler autour des Droits de l'Homme et des valeurs de la République."
"Elle constitue un démenti apporté à ceux qui s'efforcent d'établir des amalgames entre le terrorisme et la religion musulmane au risque de dresser les Français les uns contre les autres", écrit-il dans un communiqué.
(Gérard Bon, édité par Yves Clarisse)