(Reuters) - Atos (EPA:ATOS) a déclaré lundi qu'il accueillait "avec satisfaction" l'intérêt de l'Etat pour ses activités souveraines dont la valeur d’entreprise atteint entre 700 millions et 1 milliard d’euros.
Le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire a annoncé dimanche que l'Etat français avait envoyé une lettre d'intention au groupe pour acquérir les activités qu'il juge stratégiques.
L'offre repose sur l’acquisition de 100% des activités jugées stratégiques, à savoir Advanced Computing, Mission-Critical Systems et Cybersecurity Products de la division BDS d’Atos SE.
Bruno Le Maire a ajouté que l'Etat souhaitait que d'autres groupes industriels s'associent à son offre.
Des rumeurs ont circulé dans la presse française selon lesquelles des groupes de défense comme Thales (EPA:TCFP) et Dassault Aviation pourraient participer à un plan de sauvegarde des actifs d'Atos.
Thales et Atos ont refusé de commenter, tandis que Dassault Aviation n'était pas disponible dimanche pour un commentaire.
A la Bourse de Paris, le titre Atos, qui a perdu plus de 69% depuis le début de l'année, gagnait 14,31% à 2,18 euros à 07h13 GMT.
Atos précise que la phase de due diligence avec l’Etat français démarrerait prochainement, en vue de l’émission d’une offre non engageante confirmatoire d’ici à début juin 2024.
BESOIN DE LIQUIDITÉS
Le groupe a également déclaré avoir besoin de 1,1 milliard d’euros de liquidités pour financer son activité sur la période 2024-2025, contre 600 millions d’euros annoncés précédemment, en raison de l'évolution des conditions de marché.
Ces fonds pourront prendre la forme de dette et/ou de capital venus des parties prenantes existantes ou des investisseurs tiers, précise le groupe dans un communiqué.
Atos vise par ailleurs une note de crédit à BB d’ici 2026, impliquant une réduction de la dette brute de 3,2 milliards d’euros, contre 2,4 milliards d’euros précédemment.
En grandes difficultés financières, Atos a prévenu jeudi qu'il avait besoin de liquidités supplémentaires et qu'il allait donc réviser son plan de refinancement présenté début avril.
Très attendu, le plan de refinancement reposait sur la recherche de 1,2 milliard d'euros d'argent frais et la conversion de la moitié de la dette en actions.
Mais la dégradation de l'activité au premier trimestre a contraint le groupe à revoir son plan d'activité pour 2024-2027.
(Rédigé par Kate Entringer)