(Reuters) - Le groupe allemand d'énergie Uniper, en grande difficulté financière depuis l'envolée des prix du gaz, a déclaré mercredi étudier plusieurs options avec le gouvernement allemand, y compris celle d'une augmentation de la participation de l'Etat.
Cette déclaration a accentué la baisse de son cours de Bourse, qui reculait de près de 20% vers 12h00 GMT.
Le titre perdait déjà autour de 7% en début de séance après des informations de Bloomberg selon lesquelles le gouvernement envisageait de porter la part de l'Etat au capital à plus de 50%.
Le ministère de l'Economie a simplement déclaré qu'il souhaitait que les discussions en cours aboutissent à un résultat positif et qu'il ne commenterait donc pas ces informations.
De son côté, le groupe finlandais Fortum, premier actionnaire d'Uniper, a dit qu'il poursuivait ses discussions avec le gouvernement allemand.
En juillet, Berlin avait annoncé que l'Etat prendrait 30% du capital d'Uniper, premier importateur allemand de gaz russe, dans le cadre d'un plan de sauvetage visant à lui éviter une cessation de paiement.
Mais Uniper a dit en août avoir besoin d'une aide supplémentaire.
"Les parties étudient des solutions alternatives, entre autres une augmentation directe du capital qui se traduirait par une participation nettement majoritaire de l'Etat allemand", a expliqué le groupe mercredi dans un communiqué.
En Bourse, l'action Uniper a perdu plus de 90% de sa valeur depuis le début de l'année, ramenant la capitalisation du groupe à moins de deux milliards d'euros, selon les données Refinitiv.
"La nationalisation est la seule solution qui reste, les fonds propres d'Uniper sont totalement sous l'eau", a dit une source proche du dossier à Reuters. "Du strict point de vue mathématique, il n'y a rien d'autre à faire."
(Reportage Baranjot Kaur à Bangalore, Riham Alkousaa et Tom Kaeckenhoff à Berlin, Emma-Victoria Farr et Christoph Steitz à Francfort et Stine Jacobsen à Copenhague, version française Marc Angrand, édité par Kate Entringer)