WASHINGTON (Reuters) - Joe Biden a appelé lundi les compagnies pétrolières et gazières à utiliser leurs bénéfices records afin de baisser les prix et d'augmenter la production, les menaçant d'une taxe exceptionnelle le cas échéant, alors que le président américain veut lutter contre les prix élevés à la pompe avant les élections de mi-mandat la semaine prochaine.
Joe Biden a critiqué lors d'un discours prononcé à la Maison Blanche les grandes compagnies pétrolières dont les bénéfices ont bondi, alors que les Américains peinent à faire le plein.
L'industrie pétrolière "n'a pas respecté son engagement d'investir en Amérique et de soutenir le peuple américain", a-t-il déclaré. Les entreprises font "des profits si élevés qu'il est difficile d'y croire".
"Leurs profits sont une manne de la guerre", du conflit qui ravage l'Ukraine, et il est de leur responsabilité d'agir, a ajouté le président.
S'ils répercutaient ces bénéfices sur les consommateurs, les prix des carburants baisseraient d'environ 50 cents, estime Joe Biden.
"S'ils ne le font pas, ils devront payer un impôt plus élevé sur leurs bénéfices excédentaires et faire face à d'autres restrictions", a-t-il ajouté. La Maison Blanche va travailler avec le Congrès pour examiner ces options et d'autres. "Il est temps pour ces entreprises de cesser de profiter de la guerre".
Les géants mondiaux de l'énergie, dont Exxon Mobil (NYSE:XOM) et Chevron (NYSE:CVX), ont affiché une nouvelle fois d'énormes bénéfices trimestriels, profitant de la flambée des prix du pétrole et du gaz naturel, qui dopent leurs marges.
Joe Biden avait laissé entendre, lors d'une collecte de fonds pour les démocrates à Philadelphie, que d'autres mesures seraient prises.
Selon le chef d'État, six des plus grandes compagnies pétrolières ont réalisé 70 milliards de dollars (70,82 milliards d'euros) de bénéfices au troisième trimestre et certaines ont doublé leurs gains.
Exxon a par exemple, a déclaré un bénéfice de 19,7 milliards de dollars sur trois mois, soit près du triple de ce qu'elle a réalisé sur l'ensemble de l'année 2021, a-t-il dit.
(Reportage Andrea Shalal à New York et Katharine Jackson et Jeff Mason à Washington ; version française Augustin Turpin et Kate Entringer)