Wall Street a ouvert en petite hausse jeudi, après l'annonce que la Banque centrale européenne débuterait dès lundi son vaste programme de rachat de dettes publiques et privées: le Dow Jones gagnait 0,23% et le Nasdaq 0,39%.
Vers 15H30 GMT, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average gagnait 42,26 points à 18.139,16 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 19,42 points à 4.986,2861 points.
L'indice élargi S&P 500, jugé le plus représentatif par nombre d'investisseurs, gagnait 0,16%, soit 3,28 points, à 2.101,81 points.
Mercredi, la Bourse de New York s'était repliée pour le deuxième jour consécutif après des niveaux historiques atteints lundi: l'indice vedette Dow Jones Industrial Average avait cédé 0,58% à 18.096,90 points et le Nasdaq, à dominante technologique 0,26% à 4.967,14 points.
L'attention des investisseurs était manifestement concentrée sur Nicosie, où le président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi détaillait son programme d'"assouplissement quantitatif" destiné à injecter des liquidités dans l'économie européenne pour la faire redémarrer.
En revanche, ils semblaient ignorer la médiocrité d'indicateurs américains sur le chômage et la productivité, et des prévisions de croissance chinoise.
"Les marchés d'actions américains font preuve de résistance face à un abaissement de la prévision de croissance en Chine", ont noté les experts de Charles Schwab. "Les investisseurs prêtent attention à la conférence de presse du président de la BCE Mario Draghi pour les détails sur sa campagne d'assouplissement quantitatif, après que la banque centrale a laissé son taux directeur inchangé à un niveau bas record".
De son côté la Chine a abaissé à 7%, contre 7,5% en 2014, son objectif de croissance de son Produit intérieur brut pour 2015, correspondant selon ses dirigeants à "la nouvelle normalité".
Aux Etats-Unis, les investisseurs devaient prendre en compte la hausse inattendue des inscriptions hebdomadaires au chômage, remontées à leur plus haut niveau depuis neuf mois avec le dépôt de 320.000 nouvelles demandes d'allocations chômage.
Le département du Travail a également fait état d'une baisse plus prononcée que prévue de la productivité au quatrième trimestre 2014 (-2,2%).
Même l'annonce, peu après l'ouverture, que les commandes industrielles avaient reculé de 0,2% en janvier aux Etats-Unis a semblé passer inaperçue.
Pour tout ce qui concerne la conjoncture américaine, les investisseurs focalisent leur attention sur les chiffres officiels des créations d'emploi mensuelles, qui doivent paraître vendredi. Dans l'intervalle, l'actualité internationale, et notamment européenne, domine.
"Le président de la BCE M. Draghi s'attache à parler du potentiel de perspectives économiques améliorées, mais on a déjà entendu cette chanson, et voilà qu'on nous vante l'assouplissement quantitatif comme le dernier remède", faisait valoir Patrick O'Hare, chez Briefing.com, sans cacher son scepticisme. "Nous espérons qu'il chante juste cette fois, mais il faut une harmonie budgétaire et dans les réformes structurelles pour que la chanson sur la reprise devienne un vrai tube", ajoutait-il.
Du côté des valeurs, le groupe pharmaceutique AbbVie chutait de 2,59% à 58,71 dollars l'action, après avoir annoncé mercredi soir le rachat du laboratoire Pharmacyclics (+10,60% à 254,82 dollars) pour 21 milliards de dollars.
La chaîne de magasins de ventes en semi-gros Costco, qui a fait part de résultats supérieurs aux attentes, prenait 1,92% à 150,0 dollars.
Citigroup cédait 0,47% à 53,40 dollars après avoir annoncé la cession de sa participation dans la banque turque Akbank pour 1,2 milliard de dollars.
Apple (NASDAQ:AAPL), qui envisage selon Bloomberg News de retarder la production d'une nouvelle version de sa tablette iPad, perdait 0,96% à 127,30 dollars.
Le marché obligataire se redressait très légèrement. Vers 16H30 GMT, le rendement des bons du Trésor à 10 ans baissait à 2,111%, contre 2,112% mercredi soir, et celui à 30 ans à 2,710%, contre 2,713% précédemment.