TEL AVIV (Reuters) - Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a dit mardi aux dirigeants israéliens qu'une normalisation des relations avec les pays de la région restait possible malgré la guerre dans la bande de Gaza, mais seulement si Israël crée les conditions de la création d'un Etat palestinien viable.
A l'occasion de sa quatrième tournée au Poche-Orient visant à préserver la population civile de Gaza des violences et à éviter une contagion régionale du conflit entre Israël et le Hamas, le chef de la diplomatie américaine a indiqué qu'il partagerait avec les responsables israéliens les conclusions de ses entretiens en Jordanie, au Qatar, aux Emirats arabes unis et en Arabie saoudite.
Antony Blinken s'est entretenu mardi avec le président Isaac Herzog puis avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu et il doit encore échanger avec le "cabinet de guerre" qui pilote l'offensive israélienne à Gaza depuis le choc des attaques meurtrières lancées par le Hamas le 7 octobre.
Le secrétaire d'Etat a insisté avant même son arrivée à Tel Aviv sur "l'impératif absolu" d'une meilleure protection des civils de Gaza et d'une aide humanitaire accrue. Le président Joe Biden a indiqué lundi soir que Washington poussait son allié israélien à réduire l'intensité de ses opérations militaires et à retirer des troupes de l'enclave, dont plus de 80% de la population a été déplacée.
Les entretiens entre Antony Blinken et les dirigeants arabes se sont davantage concentrés dimanche et lundi sur l'après-guerre et les moyens de relancer un processus de paix sur la base de la solution à deux Etats.
Le chef de la diplomatie américaine a déclaré lundi que les dirigeants du Golfe s'étaient dits disposés à poursuivre la normalisation de leurs relations avec Israël mais à condition qu'il y ait une perspective claire de création d'un Etat palestinien.
"Je pense qu'il y a de vraies opportunités à ce niveau-là", a-t-il dit mardi à son homologue Israël Katz.
"Mais nous devons traverser cette période très difficile et veiller à ce que les événements du 7 octobre ne se reproduisent plus tout en oeuvrant à bâtir un avenir bien différent et bien meilleur."
Antony Blinken doit aussi s'entretenir avec des familles d'otages du Hamas, avec lesquelles il entend évoquer les "efforts incessants" des Etats-Unis pour obtenir leur libération.
Plusieurs dizaines de manifestants étaient rassemblés mardi devant l'hôtel de Tel Aviv dans lequel est descendu le chef de la diplomatie américaine, afin de réclamer un cessez-le-feu à Gaza pour permettre la libération des otages.
Israël estime que sur les 240 personnes enlevées par le Hamas ou d'autres groupes palestiniens le 7 octobre, 132 sont toujours détenues à Gaza, 25 autres étant mortes en captivité.
(Reportage de Simon Lewis et Dan Williams, version française Tangi Salaün, édité par Blandine Hénault)