par Pascale Denis
PARIS (Reuters) - Le conseil d'administration du Club Méditerranée a décidé vendredi de recommander aux actionnaires d'apporter leurs titres à la contre-offre d'Andrea Bonomi qui offre une prime de 20% par rapport à une offre initiale lancée par le tandem Ardian-Fosun.
Le groupe de loisirs a cependant émis des réserves au sujet du projet industriel de l'homme d'affaires italien, lequel entend développer davantage l'offre d'entrée de gamme (village trois tridents) et la présence du Club en France où la conjoncture tourne au ralenti.
"Au vu des éléments, des objectifs et intentions déclarés de Global Resorts (la société d'Andrea Bonomi, NDLR) ainsi que des conséquences de l'opération, le conseil d'administration a constaté à l'unanimité, pour les actionnaires qui souhaiteraient une liquidité immédiate, que l'offre de Global Resorts est équitable (...)", peut-on lire dans un communiqué.
Andrea Bonomi, devenu le premier actionnaire du Club Med au printemps, avec près de 11% du capital, est parti à l'assaut du groupe de loisirs avec une contre-offre jugée très généreuse.
Il se propose de racheter le Club à 21,00 euros par action, au lieu des 17,50 offerts par le fonds Ardian (ex AXA Private Equity) et le chinois Fosun qui ont associé le management de l'entreprise.
Le conseil d'administration du Club Med a précisé avoir "analysé l'intérêt de l'offre de Global Resorts" mais indique toutefois ne pas avoir obtenu "tous les éléments nécessaires, (en particulier, un business plan ou un plan d'exécution chiffrés)."
Le conseil a demandé au cabinet Roland Berger d'étudier à ses côtés l'offre en détail. Ses experts notent que "les deux projets industriels paraissent très similaires et s'inscrivent dans la continuité de la stratégie actuelle du Club Méditerranée et de ses fondamentaux."
Ils constatent cependant que le projet de Global Resorts "nuance cependant la stratégie actuelle sur certains points, notamment sur des leviers perçus comme insuffisamment exploités par le Club Méditerranée."
"Ces leviers (conquête encore plus active de la clientèle française, redynamisation des villages trois tridents et recours à une distribution indirecte de manière ciblée, NDLR) semblent pertinents d'un point de vue métier et pour le Club Méditerranée", explique le groupe.
"Toutefois des interrogations demeurent sur l'impact de la mise en oeuvre de certains leviers qui, selon leur ampleur, pourraient remettre en cause les fondamentaux du modèle."
Depuis le lancement de cette contre-offre, le cours du titre Club Med est resté au-dessus de 21,00 euros, le marché anticipant une surenchère.
Vendredi, l'action a clôturé à 21,4 euros (+0,94%) à la Bourse de Paris. Ce niveau de cours fait ressortir une capitalisation de 689 millions d'euros.
Ardian (9,4% du capital) et Fosun (10,44%), qui se sont jusqu'ici tenus à leur première proposition, réfléchissent à une éventuelle amélioration de leur offre, a-t-on appris de source proche du dossier.
Dans son communiqué, Club Med souligne avoir reçu une lettre de Fosun dans laquelle la société indique réfléchir "sereinement à la situation."
ALLIE SYMBOLIQUE
Andrea Bonomi s'est trouvé un allié symbolique de taille en la personne de Serge Trigano, fils du fondateur du Club et ancien président de l'entreprise, qui prendrait la présidence non exécutive du Club en cas de succès de son offre.
L'homme d'affaires italien assure vouloir préserver l'ADN de la marque tandis que le PDG actuel du groupe, Henri Giscard d'Estaing, dit défendre une solution française pour le Club.
Lancée il y a plus d'un an, en mai 2013, l'OPA d'Ardian et Fosun a été bloquée par des recours en justice déposés par des actionnaires minoritaires contestant son équité, recours qui n'ont été tranchés et invalidés qu'en avril 2014.
Cette longue période d'incertitude a été mise à profit par le financier italien qui est progressivement monté au capital du Club Med pour un devenir le premier actionnaire.
L'Autorité des marchés financiers (AMF) doit quant à elle publier, dans les prochains jours, l'avis de conformité de l'offre d'Andrea Bonomi et publier un calendrier des offres en cours, sauf nouvelle surenchère d'Ardian-Fosun.
Le Club Med, qui a opté pour la montée en gamme et le développement en Chine pour sortir de l'ornière, a lourdement souffert de la crise en Europe où il réalise encore 70% de ses ventes. La marge opérationnelle de ses villages est tombée à 3,9% en 2013, contre 4,3% en 2012.
Les membres du conseil
par Pascale Denis
PARIS (Reuters) - Le conseil d'administration du Club Méditerranée a décidé vendredi de recommander aux actionnaires d'apporter leurs titres à la contre-offre d'Andrea Bonomi qui offre une prime de 20% par rapport à une offre initiale lancée par le tandem Ardian-Fosun.
Le groupe de loisirs a cependant émis des réserves au sujet du projet industriel de l'homme d'affaires italien, lequel entend développer davantage l'offre d'entrée de gamme (village trois tridents) et la présence du Club en France où la conjoncture tourne au ralenti.
"Au vu des éléments, des objectifs et intentions déclarés de Global Resorts (la société d'Andrea Bonomi, NDLR) ainsi que des conséquences de l'opération, le conseil d'administration a constaté à l'unanimité, pour les actionnaires qui souhaiteraient une liquidité immédiate, que l'offre de Global Resorts est équitable (...)", peut-on lire dans un communiqué.
Andrea Bonomi, devenu le premier actionnaire du Club Med au printemps, avec près de 11% du capital, est parti à l'assaut du groupe de loisirs avec une contre-offre jugée très généreuse.
Il se propose de racheter le Club à 21,00 euros par action, au lieu des 17,50 offerts par le fonds Ardian (ex AXA Private Equity) et le chinois Fosun qui ont associé le management de l'entreprise.
Le conseil d'administration du Club Med a précisé avoir "analysé l'intérêt de l'offre de Global Resorts" mais indique toutefois ne pas avoir obtenu "tous les éléments nécessaires, (en particulier, un business plan ou un plan d'exécution chiffrés)."
Le conseil a demandé au cabinet Roland Berger d'étudier à ses côtés l'offre en détail. Ses experts notent que "les deux projets industriels paraissent très similaires et s'inscrivent dans la continuité de la stratégie actuelle du Club Méditerranée et de ses fondamentaux."
Ils constatent cependant que le projet de Global Resorts "nuance cependant la stratégie actuelle sur certains points, notamment sur des leviers perçus comme insuffisamment exploités par le Club Méditerranée."
"Ces leviers (conquête encore plus active de la clientèle française, redynamisation des villages trois tridents et recours à une distribution indirecte de manière ciblée, NDLR) semblent pertinents d'un point de vue métier et pour le Club Méditerranée", explique le groupe.
"Toutefois des interrogations demeurent sur l'impact de la mise en oeuvre de certains leviers qui, selon leur ampleur, pourraient remettre en cause les fondamentaux du modèle."
Depuis le lancement de cette contre-offre, le cours du titre Club Med est resté au-dessus de 21,00 euros, le marché anticipant une surenchère.
Vendredi, l'action a clôturé à 21,4 euros (+0,94%) à la Bourse de Paris. Ce niveau de cours fait ressortir une capitalisation de 689 millions d'euros.
Ardian (9,4% du capital) et Fosun (10,44%), qui se sont jusqu'ici tenus à leur première proposition, réfléchissent à une éventuelle amélioration de leur offre, a-t-on appris de source proche du dossier.
Dans son communiqué, Club Med souligne avoir reçu une lettre de Fosun dans laquelle la société indique réfléchir "sereinement à la situation."
ALLIE SYMBOLIQUE
Andrea Bonomi s'est trouvé un allié symbolique de taille en la personne de Serge Trigano, fils du fondateur du Club et ancien président de l'entreprise, qui prendrait la présidence non exécutive du Club en cas de succès de son offre.
L'homme d'affaires italien assure vouloir préserver l'ADN de la marque tandis que le PDG actuel du groupe, Henri Giscard d'Estaing, dit défendre une solution française pour le Club.
Lancée il y a plus d'un an, en mai 2013, l'OPA d'Ardian et Fosun a été bloquée par des recours en justice déposés par des actionnaires minoritaires contestant son équité, recours qui n'ont été tranchés et invalidés qu'en avril 2014.
Cette longue période d'incertitude a été mise à profit par le financier italien qui est progressivement monté au capital du Club Med pour un devenir le premier actionnaire.
L'Autorité des marchés financiers (AMF) doit quant à elle publier, dans les prochains jours, l'avis de conformité de l'offre d'Andrea Bonomi et publier un calendrier des offres en cours, sauf nouvelle surenchère d'Ardian-Fosun.
Le Club Med, qui a opté pour la montée en gamme et le développement en Chine pour sortir de l'ornière, a lourdement souffert de la crise en Europe où il réalise encore 70% de ses ventes. La marge opérationnelle de ses villages est tombée à 3,9% en 2013, contre 4,3% en 2012.
Les membres du conseil d'administration du Club Med qui se sont réunis vendredi (Henri Giscard d'Estaing, intéressé à l'offre d'Ardian-Fosun n'a pas participé aux délibérations) ont décidé d'attendre une éventuelle contre-proposition d'Ardian-Fosun avant d'apporter leurs titres à l'offre de Global Resorts.
Le groupe CMVT International, filiale de la Caisse des dépôts et de gestion du Maroc, représenté au conseil d'administration, a indiqué qu'il retiendrait "l'offre la mieux disante."
(Edité par Matthias Blamont)