PARIS (Reuters) - La Première ministre, Elisabeth Borne, a présenté mercredi sa feuille de route pour les prochains mois qui prévoit l'examen d'ici l'été de projets de loi sur le travail, le numérique et l'industrie "verte" mais reporte à l'automne le texte envisagé sur l'immigration.
Lors d'une conférence après le conseil des ministres à l'Elysée, la cheffe du gouvernement a mis en musique la partition des "100 jours" demandée mi-avril par Emmanuel Macron.
"La feuille de route répond directement aux inquiétudes et aux attentes des Français", a déclaré celle qui dirige le gouvernement depuis près d'un an. "Nous entrons dans une nouvelle phase d'action."
Selon le calendrier détaillé, le gouvernement présentera en mai un projet de loi sur la régulation de l'espace numérique et un autre sur l'industrie "verte".
Il dévoilera début juin son projet de loi sur le "plein emploi" qui sera centré sur France Travail, le successeur annoncé de Pôle Emploi.
Ce texte n'incluera pas les éléments sur l'index senior et le CDI senior retirés de la réforme des retraites lors de son examen par le Conseil constitutionnel et seront intégrés dans un texte prévu début 2024 après échange avec les partenaires sociaux, a précisé Matignon.
Elisabeth Borne a dit souhaiter entamer "un dialogue apaisé et constructif" avec les partenaires sociaux et se mettre d'accord sur un agenda social d'ici le 14 juillet.
La contestation qui se poursuit contre la réforme des retraites, désormais promulguée, pourrait toutefois mettre à mal cet objectif. Les syndicats ont appelé à une nouvelle journée de mobilisation massive le 1er mai pour contester le report de l'âge légal de départ à la retraites de 62 ans à 64 ans.
Grand absent de cette feuille de route de court terme, le projet de loi sur l'immigration, sujet délicat en ces temps troublés et clivant dans le monde politique, ce qui complique la tâche de l'exécutif qui n'a pas de majorité absolue à l'Assemblée.
Emmanuel Macron, qui avait un temps évoqué la mise au point de plusieurs textes réglementaires sur le sujet, s'est prononcé finalement dimanche, dans un entretien au Parisien, en faveur d'un "seul texte". Mais le gouvernement estime pour l'heure n'avoir pas de majorité à l'Assemblée nationale sur ce projet de loi en raison des réticences exprimées par Les Républicains.
"Aujourd'hui il n'existe pas de majorité pour voter un tel texte comme j'ai pu le vérifier hier en m'entretenant avec les responsables des Républicains", a dit Elisabeth Borne, qui juge aussi que "ce n'est pas le moment de démarrer un débat sur un texte qui pourrait diviser les Français."
La Première ministre a dit vouloir bâtir avec les parlementaires "des majorités avec toutes celles et tous ceux qui le souhaitent, sans regarder forcément du même côté".
(Elizabeth Pineau et Blandine Hénault)