Investing.com - Nouvelle journée de baisse sur les marchés boursiers européens -Ibex 35, CAC 40, DAX... - après les fortes baisses de Wall Street hier et le ton mitigé de l'Asie aujourd'hui. L'abaissement de la note à long terme des États-Unis par Fitch continue de peser.
"Nouveau foyer d'inquiétude pour les investisseurs qui s'ajoute au risque de récession et à la pérennité des hausses boursières cette année", prévient Bankinter (BME :BKT).
"L'agence avait déjà placé sa note sous perspective négative en mai, et compte tenu des anticipations budgétaires négatives pour les trois prochaines années, a décidé d'abaisser sa note de "AAA" à "AA+", qu'elle avait maintenue inchangée depuis 1994", souligne-t-on chez Link Securities.
De plus, selon ces analystes, "la mesure a été sévèrement critiquée par d'importantes autorités américaines telles que la secrétaire au Trésor Janet Yellen, qui l'a jugée inappropriée, ainsi que par la porte-parole de la Maison Blanche, qui a critiqué à la fois le moment et la cause". Toutefois, les économistes ont souligné que les baisses enregistrées au cours de la séance d'HIER s'expliquaient également par le fait que de nombreux titres étaient surachetés, après avoir connu de fortes hausses au cours des derniers mois, et ont attribué une partie de ces baisses à la rotation sectorielle.
James Athey, directeur des investissements chez abrdn, estime que "bien qu'il y ait eu une certaine résistance au sein de l'administration, la réalité est que l'abaissement de la note des États-Unis semble tout à fait justifié. Le ratio dette/PIB est désormais supérieur à 100 %, alors que la moyenne des pays notés AAA est d'environ 40 %. De plus, ce ratio devrait augmenter de manière significative dans les années à venir. Les coûts d'intérêt ont augmenté de manière significative, à la fois en termes absolus et en pourcentage du budget global, et même à la fin de ce qui est devenu une importante reprise cyclique, les États-Unis accusent toujours un déficit budgétaire de plus de 6 %. Il est également apparu clairement ces dernières années que ni les démocrates ni les républicains n'étaient disposés à mettre la politique budgétaire sur une voie plus durable".
"L'impact de l'abaissement de la note de crédit sur le prix des rendements du Trésor américain devrait être relativement faible. En effet, relativement peu d'actifs sont référencés par rapport aux obligations AAA, en particulier ces dernières années, lorsque l'univers s'est rétréci. L'impact le plus important sur les rendements est ressenti par l'augmentation de l'offre de bons du Trésor américain résultant de l'énorme déficit procyclique. Si l'on ajoute à cela le processus de désinflation en cours, des données économiques solides mais des vents contraires monétaires croissants, nous pensons que les UST à plus long terme continueront à sous-performer la courbe des rendements", ajoute M. Athey.
"Nous pensons toutefois que la réalité est plus simple et qu'après sept mois de gains significatifs, la situation a été utilisée pour prendre des bénéfices", affirme Banca March. "Il n'y a donc pas de changements majeurs dans la dynamique à moyen terme, et la clé sera de voir s'il y aura ou non un atterrissage en douceur de l'économie après les importantes politiques monétaires restrictives appliquées jusqu'à présent au niveau mondial. Dans ce sens, les marchés n'ont pas accueilli favorablement les données ADP (EPA:ADP) d'hier sur la création d'emplois privés, qui, avec 340 000 emplois, ont été plus élevées que prévu et ont soulevé la perspective de nouvelles hausses de taux", a ajouté le gestionnaire.
"L'impact à moyen terme sur le marché boursier sera très limité. Standard & Poor's a déjà dégradé la note des États-Unis en 2011, nous comprenons que cela puisse détériorer la confiance des investisseurs, mais d'un point de vue technique, c'est justifié", indique-t-on chez XTB.
"Le mouvement sur la courbe américaine a été modérément haussier en réponse à l'abaissement de la note de Fitch. Le dollar, quant à lui, s'est légèrement apprécié à 1,09 USD/EUR et l'or a perdu plus de -1% par rapport à des niveaux très élevés", conclut Renta 4 (BME :RTA4).