PARIS (Reuters) - La ministre de la Santé Agnès Buzyn s'est réjouie jeudi d'un retour de la confiance dans la vaccination en France où le nombre de bébés vaccinés a sensiblement augmenté depuis l'introduction de huit vaccins obligatoires supplémentaires, en dépit d'un mouvement "antivax".
Depuis le 1er janvier 2018, onze vaccins sont obligatoires en France, contre seulement trois auparavant, pour les enfants de moins de deux ans, pour toute admission dans une collectivité - crèche ou école.
Cette mesure, votée dans le cadre du budget 2018 de la Sécurité sociale, est dénoncée par les "anti-vaccins" qui voient dans la vaccination obligatoire un "viol de la démocratie" et un "acte d'autorité sur les corps".
"Quand j'ai annoncé le passage à onze vaccins obligatoires pour les jeunes enfants, je savais que ce débat serait rude, que les doutes liés aux 'fake news' touchaient beaucoup de Français", a déclaré Agnès Buzyn à l'occasion du lancement de la semaine européenne de la vaccination.
"Aujourd'hui, 91% des parents reconnaissent l'importance de la vaccination pour leurs enfants", s'est-elle félicitée, citant les résultats d'une enquête menée par Santé Publique France.
"La confiance envers les vaccins revient au-delà même de l'obligation vaccinale, ce mouvement profite à la vaccination au sens large", a-t-elle ajouté lors d'une conférence de presse à Paris.
La couverture de la vaccination hexavalente (diphtérie, tétanos, poliomyélite, coqueluche, Haemophilus influenzae de type B et hépatite B) est passée de 93,1% À 98,6% pour les enfants nés entre janvier et mai 2018, à l’âge de sept mois.
La couverture vaccinale contre les infections à méningocoque C est, elle, passée à 75,7% contre 39,3% pour la même période en 2017.
"A chaque point de couverture vaccinale gagné, ce sont autant de drames évités dans les familles", a déclaré la ministre de la Santé. "Je sais qu'il y a encore des parents qui craignent des effets indésirables des vaccins mais les risques sont infiniment plus grands".
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la méfiance à l'égard des vaccins, à savoir la réticence à se faire vacciner ou le refus de vaccination alors que les vaccins sont disponibles, est l'une des dix principales menaces pesant sur la santé pour 2019 dans le monde.
La vaccination permet, selon l'agence onusienne, d'éviter deux à trois millions de décès annuels et une amélioration de la couverture vaccinale pourrait sauver 1,5 million de vies de plus chaque année.
(Marine Pennetier, édité par Sophie Louet)