Investing.com – Le CAC 40 affiche une légère hausse ce lundi, prolongeant les gains de la semaine dernière avec une 6ème séance de progression consécutive, mais la prudence reste de mise, les investisseurs digérant la hausse des prix du pétrole et les données décevantes sur l'activité manufacturière en Asie, avant la publication des chiffres européens équivalents.
Rappelons que le CAC 40 et les actions européennes en général ont enregistré des gains importants au cours du premier trimestre, le DAX dépassant 12 % et le CAC 40 13 %, mais ces gains pourraient rendre les indices plus vulnérables à un ralentissement économique, qui pourrait avoir été rapproché par les turbulences dans le secteur bancaire.
Les données en provenance d'Asie ont montré plus tôt vendredi que l'activité des usines dans la région s'est affaiblie en mars. Le Japon et la Corée du Sud ont tous deux vu leur activité manufacturière se contracter en mars, tandis que la croissance en Chine s'est arrêtée, la faiblesse de la demande à l'étranger ayant nui à la production, ce qui laisse présager un ralentissement dans les économies occidentales consommatrices.
En ce qui concerne les données potentiellement influentes sur le CAC 40 ce lundi, chiffres de l’indice PMI manufacturier de la zone euro devraient seront publiés plus tard dans la séance, et les investisseurs chercheront à savoir si l'activité manufacturière dans l'économie allemande dominante reste en territoire de contraction.
Par ailleurs, la forte hausse des prix du pétrole après que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés, connue sous le nom d'OPEP+, a annoncé de manière inattendue dimanche qu'elle réduirait sa production de plus d'un million de barils par jour jusqu'à la fin de l'année 2023, a également pesé sur le moral des investisseurs du CAC 40.
Cette décision a été prise avant une réunion virtuelle du comité de suivi du groupe qui se tiendra plus tard lundi et dont on s'attendait à ce qu'elle confirme les niveaux de production convenus en novembre.
La flambée des prix du pétrole inquiétera les banques centrales, déjà préoccupées par les niveaux élevés d'inflation, et pourrait les obliger à maintenir les taux d'intérêt à un niveau plus élevé pendant plus longtemps, ce qui freinerait la croissance économique, et constituerait donc un facteur baissier pour le CAC 40 et les autres indices mondiaux.
Cela pourrait être particulièrement pertinent en Europe où l'inflation de base, qui exclut les coûts volatils de l'énergie et des denrées alimentaires, s'est accélérée pour atteindre le niveau record de 5,7 % en mars.
La Banque centrale européenne a relevé ses taux de 50 points de base le mois dernier, et sa présidente Christine Lagarde a déclaré vendredi que l'inflation sous-jacente restait "significativement trop élevée", ce qui suggère que les décideurs politiques envisagent de nouvelles hausses de taux dans les mois à venir.
Enfin, d'un point de vue graphique, on notera que le CAC 40 fait face à un support vers 7300 points, tandis que 7400 points est le prochain objectif hausseir potentiel.